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Depuis la COVID-19, je ne veux plus de deuxième enfant
Crédit: Jonathan Borba/Unsplash

J’ai un garçon de 2 ans et demi. Quand mon fils est né, mon amoureux et moi en voulions deux, sans être trop pressés. Je voulais avant tout profiter pleinement des premières années de mon premier. Prendre le temps de le voir devenir un petit garçon avant de repartir dans les couches et les nuits blanches. 

Juste avant le confinement, nous nous sentions prêts. Nous étions d’accord pour commencer à essayer. J’avais peur de bousculer l’équilibre fragile de notre famille de trois, mais j’en avais vraiment envie. J’étais prête à voir ma bedaine s’arrondir à nouveau. À sentir la vie dedans. J’avais envie de me flatter le ventre, imaginer des prénoms, prédire un visage, un genre, une couleur d’yeux. Je voulais revoir une écho, sentir que ça bouge de l’intérieur. Revivre une rencontre inoubliable. My god que j’étais prête.   

Et puis la COVID-19 est arrivée. Je n’avais pas vraiment suivi les événements avant que ça arrive à Montréal, je pense que je ne voulais pas y croire, j’étais optimiste et surtout dans le déni. Je me souviens expliquer à mes parents en janvier que « les médias exagèrent, que ce n’est qu’une grippe ». 

Maintenant que nous sommes confinés depuis des mois, j’ai eu une prise de conscience. Est-ce que je veux mettre au monde un enfant dans un monde pareil? 

Comprenez-moi bien : je participais à toutes les marches pour la planète, j’adhérais au mouvement zéro déchet, j’avais diminué de moitié ma consommation de viande, je triais et j’étais abonné à un panier biologique. Je sais bien qu’avant la COVID-19, la planète n’allait pas bien. Mais j’avais de l’espoir. Je croyais en l’action collective et j’avais espoir en nos futures générations. Naïve de même. 

La COVID-19 est arrivée comme un électrochoc dans le monde entier, comme si la mère Nature nous avait tous renvoyés dans notre chambre pour réfléchir aux actions que nous, les humains, avons faites. C’est comme si le virus avait concrétisé toutes les craintes que j’avais pour l’avenir de nos enfants. 

Alors, dans ces conditions, vais-je faire un deuxième enfant? La réponse est non. Ma famille est terminée. Pas par manque d’envie, mais par manque d’espoir. Ça va faire grincer des dents plus d’un, et je ne cherche pas à shamer les parents de plusieurs enfants, mais c’est ce que je ressens. Aujourd’hui il y a un virus, demain ce sera quoi?

Je pleure en écrivant ces lignes, je flatte ma bedaine vide, les yeux pleins d’eau. Je ne le savais pas, mais je ne bercerai plus jamais, je n’allaiterai plus jamais.

Aujourd’hui, je vis à Montréal, je suis privilégiée et j’en ai conscience. Là n’est pas la question. J’ai trop peur d’un effondrement, de la catastrophe écologique de trop, j’ai peur pour l’avenir de notre planète au sens large. Par ricochet, j’ai peur pour mon unique enfant. Je n’ai pas envie d’avoir peur pour un deuxième.

S’il vous plait, je connais le discours inverse, celui qui dit que nous ne devrions pas avoir peur, que les générations d’avant se sont relevées. Mais c’est irrationnel, ce n’est pas une opinion, c’est ce que je ressens. Alors merci de respecter mon ressenti.  

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