Avant même que je tombe enceinte, mon chum et moi rêvions de partir en voyage avec nos enfants; leur faire découvrir de nouvelles cultures, un mode de vie simplifié et des paysages à couper le souffle. En attendant l’arrivée de notre fils, on avait déjà prévu partir tous les trois lorsque notre bébé aurait environ 9 mois, vers la fin de mon congé de maternité. Puis, ce mini humain est arrivé, les mois ont filé et ce beau projet s’est concrétisé. On a choisi notre destination, fait la demande de passeport pour bébé, réservé les billets d’avion et puis… le méchant virus a tout chamboulé! 

 

On le voyait venir depuis déjà quelques semaines. Aux nouvelles, la COVID-19 faisait les manchettes sans que ce ne soit trop alarmant à l’époque (ça semble si lointain). On commençait à se demander si notre voyage allait en être impacté. Valait-il mieux changer de destination ou reporter le voyage un peu? Si seulement. On a fini par tout annuler quelques jours avant le début du confinement au Québec puisque notre destination était durement touchée. Une grande déception pour nous. 

 

Je suis réaliste : dans les circonstances, c’était la meilleure solution de tout annuler. Toutefois, cette semaine, on arrive à la date du supposé départ. Dans les prochains jours, au lieu de boire mon verre de vin en regardant les paysages européens et la mer Méditerranée, je le ferai en regardant ma haie de cèdres et ma piscine. Ça me fait mal de penser à tout ce qu’on rate, à tous les souvenirs que ce premier voyage en famille nous aurait apportés. Je me demande bien de quelle façon ce voyage aurait transformé notre famille. 

 

Même si on arrive à replanifier ce voyage, il ne pourra jamais être pareil. Grâce à mon congé de maternité, on pouvait partir plus longtemps et vivre un voyage très slow tout en explorant beaucoup. Mon bébé deviendra aussi vite grand. Le faire dans un an ce ne sera plus du tout la même game; il va marcher, parler, etc. Et, à quoi ressemblera l’industrie du voyage à la fin de cette pandémie mondiale? 

 

Depuis l’arrivée de mon fils, ce voyage était un objectif pour nous, un « nanane » qui nous encourageait dans tous les défis qui riment avec l’arrivée d’un premier enfant. Je me trouve parfois égoïste d’avoir de la peine pour ça alors que certains sont malades, alors que d’autres ont perdu leur emploi ou même quelqu’un de proche. Puis, je me dis que même si les répercussions du méchant virus paraissent futiles, pour moi, ce voyage était précieux alors j’ai le droit d’avoir ce sentiment. Cette situation touche tout le monde et change beaucoup de choses. Prenons la peine d’être empathiques envers les sentiments de tout un chacun. 

 

Et vous, la COVID 19 a-t-il affecté vos plans de voyage?