Tout le long de ma grossesse, j’ai suivi avec attention le développement de mon bébé sur une application et j’ai évité avec soin tous les aliments proscrits. J’ai fait ma valise et celle du bébé avec minutie, j’ai suivi des cours prénataux où l’on m’a appris à bien respirer pendant les contractions, et j’ai même visité une salle d’accouchement. Toutefois, après avoir mis ma fille au monde, une réalité inattendue m’a frappée de plein fouet : je n’étais pas du tout préparée au quatrième trimestre de la grossesse.

Nous avions évidemment acheté tout le nécessaire pour un nouveau-né, préparé des repas à l’avance et établi certaines règles de base dans notre couple à propos de l’arrivée de bébé. Cependant, bien peu de gens et de professionnels de la santé ont abordé avec moi le sujet du « après ». Le « après » concret, pas ces idées un peu floues et générales comme « Tu vas voir, c’est difficile, l’allaitement » ou « Vous ne dormirez plus pendant deux ans ». Avec le recul, j’aurais plutôt aimé qu’on m’avise que même si la fin du troisième trimestre de la grossesse n’avait pas été de tout repos, et l’accouchement éprouvant physiquement, ce n’était rien par rapport à ce quatrième trimestre qui m’attendait dans les prochaines semaines. Il m’en restait tant à apprendre, et je l’ignorais complètement.

J’aurais voulu qu’on me parle des moyens de gérer la douleur et l’inconfort qui allaient tester ma tolérance et ma patience pendant plusieurs semaines après l’accouchement. À ce moment, je ne savais rien des contractions post-accouchement, de mon transit intestinal qui ne comprendrait plus rien, ou des fameuses padsicles.

J’aurais voulu qu’on me parle des doutes et des craintes qui allaient me ronger de l’intérieur à l’instant même où on nous laisserait seuls avec notre petite bibitte neuve. Ce sentiment de tomber dans le vide à l’instant où je déposerais la coquille dans l’entrée. Ce regard différent que j’allais avoir sur notre maison, qui devenait tout à coup aussi sa maison. Cette facilité que j’allais avoir à me flageller pour n’importe quelle micro-raison, tout le temps, constamment.

J’aurais voulu qu’on me donne des trucs pour apprendre à lâcher-prise sur ma vie et mes obligations d’« avant ». Comprendre plus vite que j’avais le droit de prendre le temps; prendre le temps de me reposer, de profiter d’une bonne douche chaude et de manger un repas sain en plus de cinq minutes. Mais surtout, prendre le temps d’apprendre à connaître mon bébé, de sentir ses petits cheveux et d’embrasser ses petites joues roses. J’aurais voulu être en mesure de tirer la plug plus rapidement.

Mon conseil aux futures nouvelles mamans : planifiez votre quatrième trimestre et renseignez-vous. Lisez sur le sujet, écoutez des vidéos sur YouTube, et surtout, posez des questions à votre entourage et aux professionnels de la santé. Partez à la recherche de ces petits trucs qui vous feront du bien le moment venu.

Avec le recul, je peux le clamer haut et fort : cet ultime trimestre est la plus belle et plus importante partie de cette grande aventure qu’est la maternité. Vive le quatrième trimestre!