Lâcher prise: plus facile à dire qu’à faire en pleine pandémie

Quand ma deuxième poulette est venue au monde, j’ai commencé à adopter le fameux lâcher-prise. Cela m’a permis d’apprécier plus facilement, de laisser aller et de profiter des petits moments. Depuis, je me considère comme une maman pas trop « stuck up ». J’aime laisser mes enfants essayer, toucher, tester, apprendre, s’amuser. Oui, j’ai fait des courses à travers des allées du Dollarama et j’ai fait des tours de panier d’épicerie dans le stationnement du Walmart. J’ai un cœur d’enfant.

Toutefois, ces temps-ci, ma légèreté m’a quittée. Je suis allée acheter des chaussures à mes 2 cocottes (ça ne se met pas sur pause ça, des enfants qui grandissent). Je n’étais pas sortie avec mes enfants depuis le début du confinement, il y a plus de 2 mois. On se rendait à une petite boutique locale où l’achalandage est bien contrôlé. No stress!

J’ai téléphoné à la boutique avant de m’y rendre afin de connaître leur protocole de distanciation et d’hygiène à respecter. Avant de partir, lavage des mains pour tout le monde. En arrivant au magasin, ma plus grande attrape la poignée de porte. Noooonnnnnn! On entre. Station de désinfection des mains dès le seuil de porte franchi. Je m’assure que ma plus petite ne se liche pas les mains après. Il y a des panneaux d’arrêt au sol pour respecter la distanciation sociale. Il faut expliquer ça à l’enfant qui, normalement, lambine entre les rangées pour aller dire coucou aux gens. On ne touche à aucun soulier sur les présentoirs. Il faut expliquer ça à la petite qui voit du rose brillant à la hauteur de ses petits yeux vigilants. Malgré tous les efforts des vendeurs.euses., c’est une gestion intense et, disons-le, pas rigolote du tout.

L’exercice en soi m’a littéralement enlevé tout ce qui me restait de lâcher-prise. Arrivée à la maison, je me suis rendu compte de la pression que je m’étais mise sur les épaules. J’avais des marteaux à l’intérieur du crâne qui s’en donnaient à cœur joie contre mes tempes.

Pour le reste de la journée, je me suis sentie à bout de nerfs. Mes enfants jouaient dans la terre avec leurs souliers flambant neufs et ça me décourageait totalement. En temps normal, je n’en aurais pas fait de cas.  Au lieu de ça, j’ai dû aller prendre quelques gorgées de vin, assise avec la poubelle à composte, là où les enfants ne me chercheront jamais et d’où je ne les vois pas se salir de la tête aux pieds!  

Je me demande, quelles seront les limites du lâcher-prise avec nos enfants à travers cette nouvelle réalité? Est-ce qu’on va ressentir le jugement des autres si un de nos enfants attrape une jolie sandale sur une tablette pour dire à maman que c’est celle-là sa préférée? Est-ce qu’on devra s’excuser aux gens du magasin si on a oublié le masque à la maison?  Est-ce qu’on devra tenir nos enfants par la main sans cesse par peur qu’ils ne prennent la mauvaise direction dans l’allée? Je ne sais pas.

Comment allez-vous gérer votre lâcher-prise avec vos enfants?