À l’automne dernier, mon conjoint et moi avions pris la décision d’agrandir notre famille. En fait, JE voulais tomber enceinte. Il n’était pas contre, bien sûr, sinon je n’aurais pas entamé le processus. J’ai toujours souhaité avoir une famille nombreuse. Lorsque je vois une famille de 3 ou 4 enfants, je suis émerveillée. Ce désir a toujours été présent en moi mais, maintenant, je sais que bâtir une famille, ce n’est pas seulement de faire des enfants.
Lorsque je suis tombée enceinte de notre première fille, je filais le parfait bonheur! Je chantais presque tout le temps pour elle. Je prenais soin de nous et ça me rendait si heureuse. J’avais l’impression d’être complète. J’avais un petit bourgeon d’avril à l’intérieur de moi avec qui partager mes pensées, mes rêves et tout mon amour.
Rapidement, je suis tombée enceinte de ma 2e fille. Je ressentais encore cette sensation rassurante d’être connectée à un autre humain. J’étais épanouie. Avec la grossesse viennent certaines angoisses, évidemment, mais surtout des projets de famille, aussi futiles soient-ils. Simplement de faire les ventes de garage accompagnée de mon conjoint et de tomber sur la chaise berçante parfaite pour la nouvelle chambre de bébé me comblait de joie. Je me suis bercée sur le bord de la route en nous imaginant, mon chum et moi, la décaper, la réparer, la teindre et y bercer mon petit bébé neuf.
Après sa naissance, le temps a passé à vitesse grand V. La routine s’est installée, la dépression post-partum aussi. Mon conjoint et moi nous sommes gravement éloignés. J’ai tenté de nous retrouver de mille et une façons. Je sentais toujours un malaise flotter, comme un nuage gris au-dessus de ma tête. Mes suivis psychologiques m’ont permis de mettre le doigt sur LE bobo; le besoin fondamental que je cherche encore et toujours à combler: la solitude.
Selon les définitions, la solitude est une émotion qui se rapproche de l’angoisse et de la tristesse. Même si mon chum prépare le café chaque matin, s’occupe de plusieurs tâches ménagères, est un papa extraordinaire, il n’en demeure pas moins que dans mon couple, je me sens seule. Voilà ce que je cherchais à combler avec une 3e grossesse. Je devais trouver le moyen de répondre à ce besoin viscéral de partager une relation fusionnelle. Je devais trouver un projet qui mériterait son attention et qui compléterait notre union.
Finalement est arrivé un événement dans ma vie personnelle qui m’a permis de m’ouvrir les yeux à temps. La vie fait drôlement les choses quand on lui fait un peu confiance. Je suis présentement en train de me séparer du père de mes enfants. J’ai l’intention de prendre soin de moi, de m’aimer et d’aimer ma vie telle qu’elle est.
J’ai encore de la place pour un troisième enfant dans mon cœur. Par contre, je sais que si j’accueille un jour un nouveau petit coco dans mon nid, ce sera pour les bonnes raisons.
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