Non, mais pour vrai? Comment vous réussissez à vivre un peu pour vous et non pas juste pour les enfants? Jongler avec la vaisselle, la préparation des repas (DME pour bébé et celui pour papa/maman), le nettoyage des repas (surtout DME, mais aussi celui de papa/maman), le bain (le sien et le vôtre), le ménage, le lavage, sans compter plier le linge, nourrir le chien, sortir le chien, rentrer le chien, faire l’épicerie, ranger l’épicerie, les travaux autour de la maison, alouette!
Et ça, c’est sans parler des horaires avec lesquels il faut arriver à tout conjuguer! Le chum dans la construction arrive à des heures pas possible, fatigué, brûlé et qui a juste le goût de s’effoirer. Et moi, maman « en congé (oué oué) » qui a couru partout toute la journée, qui prend les périodes de sieste (quand il y en a) pour faire le ménage, rapailler un peu toute la maison pour que le chum soit au moins un peu heureux de rentrer, le bébé dans les bras en fin de journée parce qu’elle n’est plus capable de se gérer… Ouf!
Bref, maman aussi a le goût de s’effoirer le soir venu, à 19h00 quand le bébé est couché. MAIS NON! Ceci n’est qu’un mirage qui vacille au loin. Il y a encore plein de choses à faire, de la vaisselle accumulée du souper de bébé ou la dernière tasse de café en verre à paroi doublée qui ne va pas au lave-vaisselle qui traîne encore sur le comptoir, mais qui était essentielle pour survivre aux derniers miles de la journée. Il y a aussi le souper à préparer (et à manger souvent vers 21h00). Et pis après, maman et papa aimeraient ça se retrouver un peu tous les deux, mais la fatigue s’en mêle et on appréhende déjà demain. Alors, bonne nuit, merci bonsoir, on se réessayera demain….
Non, mais pour vrai les parents, vous faites comment? En thérapie, on dit aux nouveaux parents à quel point l’arrivée d’un enfant requiert un réaménagement de l’entreprise familiale/conjugale. On lit les études scientifiques qui le documentent, on le sait, théoriquement. Mais le vivre? Le ressentir? Le mettre en pratique. Ça, rien ne nous y prépare.
Vous faites comment pour arriver à trouver l’équilibre, si cette chose qu’est l’équilibre existe vraiment? Il est où votre répit? Votre moment à vous, un vrai de vrai? Il y a de ces moments où je me dis que la prochaine fois que je pourrai réellement n’être qu’avec moi-même, c’est quand ils auront 20 ans, seront partis en appartement et que finalement, je regretterai ces moments de tourbillon incessant. Mais ça me fait paniquer. Est-ce que c’est moi qui a oublié de prendre une quantité suffisante de don de soi en sortant de l’unité des naissances? Ou encore, qui a oublié de laisser sortir mon égoïsme en même temps que le placenta lors de l’accouchement?
Sérieux, les parents, vous faites comment? Et donnez-moi vos trucs pour vrai, parce que là, maman commence à être essoufflée.