Je n’aime pas l’éducatrice de mon enfant. Voilà, c’est dit. Une petite phrase de neuf mots, neuf petits mots qui me donnent l’air d’une mère difficile, voire capricieuse. Ces mots donnent probablement aussi l’impression que je suis une mauvaise mère de ne pas choisir un « meilleur » milieu pour mon enfant.
Je ne suis pas si différente de vous pourtant. Moins de deux mois avant mon retour au travail, j’ai dû trouver une nouvelle garderie pour mon enfant. J’étais au pied du mur. J’ai dû mettre de côté la plupart – la totalité – de mes critères de sélection simplement pour avoir une place pour ma fille. Trois semaines avant mon retour, nous avons trouvé.
Dès le début, j’ai entendu cette petite voix. Cette petite voix qui me disait qu’il y avait un « mais » caché quelque part. Il se cache quelque chose sous la surface. Je doute et je n’ai pas confiance. Je regarde. Je cherche et je ne trouve pas, mais le sentiment que quelque chose cloche reste et me le murmure sans cesse.
Elle est pourtant sympathique et douce avec les enfants. Elle les réconforte dans ses bras, elle y va au rythme de chacun et respecte leurs limites. Rien qui n’explique mon incertitude à son égard. Elle est sous le charme de ma progéniture. Quant à celle-ci, elle a un grand sourire quand elle arrive à la garderie. Elle y semble heureuse. Ce sourire réussit à apaiser cette voix, mais elle trouve toujours le moyen de faire écho.
Est-ce ma petite voix de maman qui s’inquiétera toujours pour son enfant? Est-ce mon instinct que je dois écouter? Est-ce que je change ma fille de garderie même si elle y est heureuse? Je suis perdue, les voix se brisent les unes contre les autres, mais l’écho reste. Je suis sur mes gardes, anticipant les signes qui donneront raison à mon pressentiment.
Je n’aime pas l’éducatrice de mon enfant, ce sentiment m’étouffe et me terrorise.
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