La rentrée scolaire arrive à grands pas. Il ne reste déjà plus que quelques semaines aux vacances d’été. Et moi, j’ai hâte à « avant ».
Cette année, Coco sera en deuxième année. Bout d’Chou, lui, commencera la maternelle. Il n’aura pas l’expérience magique de la toute première rentrée qu’a eue son frère. C’est dommage, mais je ne m’en fais pas trop. Il n’aura jamais vu les choses autrement. Toutes les nouvelles mesures seront naturelles pour lui. Je sais qu’il s’adaptera sans problème, trop heureux, déjà, de faire partie des grands.
Ce sera différent pour Coco. Pour lui, les changements, leur contraste avec la routine qu’il a connue, seront apparents. Mais ce ne sont pas les grandes nouveautés qui le chambouleront, je le sais. Pas les masques, pas les fréquents lavages de mains. Ce sera les petites choses. L’absence de sorties. Les enfants des autres groupes devenus inaccessibles. Les amis qui resteront à la maison pour protéger un parent vulnérable. Ce sont les détails qu’il remarquera et qui frapperont le plus fort.
Je ne suis pas inquiète. Je ne suis pas triste. J’ai confiance. Je sais que Coco sera encadré et qu’il s’adaptera rapidement. Je sais qu’il comprend que nous vivons une situation exceptionnelle qui appelle des changements pas toujours plaisants. Mais il y a un côté de moi qui souhaiterait un petit répit. Une pause de cette lourdeur que la pandémie impose partout, tout le temps. Il me semble qu’on le mériterait tous, surtout les tout-petits. Non?
Crédit : Markus Spiske/Unsplash
Cette année, il n’y aura pas de certitude. D’une journée à l’autre, tout pourra vaciller. L’école sera fermée, ou ouverte. Les enfants pourront y aller, ou pas. Le moindre raclement de gorge de leur part soulèvera un doute. Il faudra parfois rester à la maison, peut-être se faire tester, peut-être s’isoler. Il y aura l’apprentissage à l’école, et il y aura l’apprentissage à distance. Ou peut-être pas. Impossible de le prévoir. Définitivement, l’année scolaire 2020-2021 n’aura rien à voir avec ce que Coco a connu, et lui inventer une stabilité dans l’impermanence sera un tour de force.
Je n’ai pas peur. Je ne suis pas en colère. Je comprends tout à fait. J’ai juste hâte à « avant », cet « avant » qui n’existera sans doute jamais plus.
Septembre arrive, et on se lance dans l’inconnu, mes amours. On commence à être bons : on ne fait que ça depuis le mois de mars. Ça va être correct. Maman et Papa seront là.
Ça va bien aller.