Inscrire ou ne pas inscrire.

Telle est la question!

À l’aube de la rentrée scolaire, certaines prématernelles affichent encore des disponibilités. 

Je danse encore sur un pied, puis sur l’autre, en matière de décision. C’est la polka de l’indécision. C’est le bal de l’appréhension. C’est le chaos dans mon ciboulot.

Une ambivalence sans précédent me triture le dedans.

N’ayant pas accès à la prématernelle 4 ans publique, j’ai quelques options privées en tête. Et puisque fiston fréquente un milieu non subventionné, après 5 ans sur la liste d’attente du système public, payer une prématernelle de notre pleine poche serait potentiellement même économique!

Mais l’argent n’est, évidemment, qu’une infime portion de mon interrogation.

Sommes-nous prêts à courir deux milieux, en terminant nos quarts de travail respectifs en catastrophe, passé 17h30 ? Petite puce à la garderie, grand garçon dans une autre ville, en institution scolaire; un calvaire géographique à calculer, sur fond enneigé. Je vous lève mon chapeau, parents qui vivent pareille situation. C’est la course folle! Vous devez avoir une habileté admirable, en matière d’enfilage éclair d’habit de neige.

Si on ajoute à ceci des horaires parentaux atypiques (soirs et fins de semaine) ainsi qu’un contexte COVID, dit « débrouille-toi tout seul », c’est un véritable casse-tête, pour lequel je ne suis pas tout à fait prête à assembler les morceaux.

Pourtant, notre fils, lui, est prêt pour pareille stimulation. Il aura 5 ans en décembre et tous ses petits copains font actuellement l’entrée en maternelle. Il les envie et me demande à quand son tour. Qui plus est, sa curiosité est insatiable et ses éducatrices le savent prêt pour l’école.

Ceci m’amène à réfléchir sans arrêt sur la valeur que nous souhaitons  prioriser, au sein de la famille.

Ceci me demande également de me définir, en tant que mère. 

Suis-je celle qui pousse son enfant vers l’éducation, priorisant d’abord et avant tout son développement, pour son bien individuel? Suis-je celle qui favorise le jeu libre dans un cadre éducatif non institutionnel une année additionnelle, limitant ainsi les problématiques contractuelles pour le bien collectif, pour le bien familial ?

Serons-nous fonctionnels et heureux, dans l'un ou l’autre de ces choix?

Allons-nous faire face à un milieu scolaire qui fermera, gracieuseté d’une deuxième vague de COVID? Serons-nous sans ressources?

Y a-t-il lieu de précipiter la scolarisation, dans une situation où rien ne sera « normal »? 

Sommes-nous égoïstes, comme parents, de « négliger » son éducation, en ne l’inscrivant pas, ou encore de soupeser le portefeuille familial en matière de décision ? Est-ce que choisir la facilité est un crime parental, contre le développement optimal?

Il y a mille et une questions.

Mais je me fais une raison.

Nul besoin d’accélérer ou de forcer le processus scolaire, pour l’instant. L’année sera houleuse; tâchons de la rendre simple.

À nous, parents, de nourrir son esprit.

À nous, parents, de sélectionner l’option qui maximisera notre temps de qualité en famille.

À nous, parents, d’écouter notre corps, pour mieux écouter le sien.

Parce que des parents au bout du rouleau, ça n’améliorera pas le sort de notre coco.