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Avoir des enfants rapprochés: mon constat 2 ans plus tard
Crédit: Pixabay

Mon conjoint et moi avons un écart d’âge de 12 ans et, lorsque nous nous sommes rencontrés, il était déjà papa d’un petit garçon. Notre relation a évolué rapidement et nous avons eu notre fils, de 6 ans le cadet de son grand frère (demi-frère pour être exacte, mais chez nous, on préfère dire frère). Et puis SURPRISE! J’étais de nouveau enceinte de ma fille, qui s’est pointée le bout du nez 15 mois plus tard.  

Donc voici le topo à ce jour : un grand de 9 ans, un mini de 3 ans et une mini de bientôt 2 ans.

Je me fais souvent questionner à savoir si un court écart d’âge entre les enfants a été facile à gérer pour nous. Dans cet article, je vous livre donc un débriefing, 2 ans plus tard, de notre vécu familial, en espérant que notre expérience puisse aider à préparer un couple qui souhaite vivre une parentalité avec des enfants rapprochés en âge!

*N’oubliez pas qu’il s’agit de notre réalité, sur notre vécu familial et qu’il peut être tout à fait différent d’une famille à l’autre. Je vous invite à commenter pour nous offrir votre point de vue sur le sujet, qu’il soit différent ou similaire!*

Donc, si c’était à refaire, est-ce que j’envisagerais d’avoir des enfants rapprochés? Oui, absolument!

Et mon conjoint, lui? Pour être honnête… probablement pas aussi rapprochés!!! Notre aisance avec les enfants est différente, mon conjoint s’épanouit pleinement avec les cocos et de plus en plus lorsqu’ils grandissent et gagnent en assurance. Il a évidemment été présent et m’a énormément soutenu tout au long de la période du 0-1 an, mais croyez-moi, il était absolument hors de sa zone de confort!

Il a réellement commencé à prendre ses aises avec notre fils à ses 15 mois. La naissance de la cocotte m’obligeait évidemment à réorganiser mon temps, mais le changement s’est opéré principalement lorsque la vie nous y a obligés. À ses 3 semaines, notre fille a été hospitalisée 10 jours en soins intensifs pédiatriques : j’ai donc passé 10 jours à l’hôpital à ses côtés et, mon conjoint, 10 jours seul avec notre fils de 15 mois. J’étais morte d’inquiétude, pour ma fille évidemment, mais aussi pour mon conjoint qui devait gérer le train-train quotidien seul (les chiens, le travail, l’école, la garderie, les repas, le ménage, etc.). La beauté dans cette épreuve, c’est que mon conjoint a totalement assuré! Il a pris sa place auprès de notre 15 mois et je suis certaine que ces 10 jours ont eu un impact positif sur leur relation père/fils et sur la confiance de mon conjoint quant à son rôle de papa.

Mais, pour ma part, ce que j’ai trouvé le plus difficile durant les 4 dernières années, c’est l’obligation d’adaptation continuelle à laquelle nous avons fait face. Les périodes d’adaptation font partie de l’aventure de la parentalité, mais je crois qu’elles sont décuplées lorsqu’on a des enfants rapprochés en âge.

Je vous explique. Il y a…

L’adaptation à la 1re grossesse — toutes les aspirations, les inquiétudes, les maux, les trimestres, les craintes, l’accouchement, etc. qui bousculent le cours de notre existence.

L’adaptation à la maternité : devenir maman pour la première fois est un changement énorme, la vie fait un 360, c’est une période d’adaptation merveilleuse, mais également éprouvante. Puis, on prend ses marques et on avance de plus en plus avec assurance jusqu’à ce qu’on entre dans une nouvelle ère (allaitement, biberon, purée, DME, dodo changeant, bébé marche, bébé court partout, bébé te met au défi… Et ainsi de suite, pour… TOUJOURS!)

Eh oui, on réalise tranquillement l’ampleur que la parentalité prend avec le temps : je serai maman pour toute la vie et que je continuerai (je l’espère!) de suivre les phases de mes enfants avec intérêt tout au long de leur vie et de la mienne. Cela implique donc une ADAPTATION obligée pour le restant de ma vie!

L’adaptation du couple aussi : entre nos rôles d’amoureux, d’amants, d’amis et de parents, il y a également tout un monde. Le temps pour le couple est moindre, sans parler de mon corps, de mes envies et désirs qui avaient changé. Le tout combiné à notre charge de tâches quotidiennes qui n’allait pas en diminuant! Ouf! De mon point de vue, le couple est rudement mis à l’épreuve et, ironiquement, c’est une des choses que je trouve tellement magnifique dans la parentalité! Car traverser toutes les étapes, franchir nos seuils de tolérance, s’épauler et se soutenir dans toutes les circonstances nous a rendus plus proches que jamais (bien malgré la distance qu’un bébé peut créer dans un couple!)

L’adaptation de la fratrie : un petit bonhomme qui passait soudainement d’enfant unique à grand frère, c’est beau, mais ça passe évidemment par des hauts et des bas!  

L’adaptation dans notre vie sociale, qui englobe le temps consacré à nos loisirs, à nos amis et notre famille. Sans oublier les relations qui changent et évoluent selon différents facteurs comme le statut parental, les choix, la disponibilité, etc. de nos proches et de nous-mêmes.

 

Et puis, dans le cas d’une 2e grossesse rapprochée, toutes ces adaptations s’ajoutent à…

L’adaptation à la 2e grossesse, qui dans bien des cas, ne sera absolument pas identique à la première. Le tout en gérant son bébé de 6 mois qui poursuit son développement.

L’adaptation au nouveau bébé et à tous les aspects de la maternité qui reviennent (allaitement, début de l’alimentation, le sommeil, etc.).

L’adaptation de la fratrie qui revient et qui diffère, parce qu’à 15 mois, le nouveau grand frère ne comprend absolument pas pourquoi maman a un autre bébé dans les bras! Il doit apprendre à laisser de la place à sa nouvelle petite sœur, le tout en affrontant l’arrivée hâtive du terrible two!

Et je pourrais continuer à énumérer les adaptations obligatoires qui ont traversé notre chemin depuis, mais je pense que vous avez compris l’idée!

Ahh et pourquoi pas! Encore quelques-unes : l’adaptation aux couches lavables, à la propreté, aux débuts à la garderie, au retour au travail, des chiens et du chat, dans l’avancement de nos projets et j’en passe… ! Vous le voyez bien maintenant, le portrait que j’essaie de dresser?

Eh oui, je suis d’accord, l’adaptation fait évidemment partie de la vie de tous : la roue tourne et on est continuellement confrontés à de nouveaux défis. Mais, de ma jeune expérience, je me permets de constater qu’avant les enfants, je m’adaptais à une situation et je vivais ainsi pour un bout de temps avant d’en arriver à un nouveau changement. Mais depuis les enfants, c’est une avalanche de changements qui nous ensevelit! Et avec l’arrivée d’un 2e bébé rapproché, l’avalanche ne s’arrête pas : dès qu’on s’assied dans une zone de confort, une nouvelle étape arrive et on se remet à s’adapter, encore et encore! J’ose croire qu’en ayant des enfants avec un écart d’âge plus grand, même si les parents vivent fort probablement le même lot d’adaptations, ils ont un peu plus de temps pour profiter de chaque étape! 

À l’aube des 2 ans de ma fille, je constate que l’avalanche s’essouffle tranquillement, les changements s’opèrent moins rapidement et on s’installe dans des zones de confort de plus en plus durables. Ça fait du bien! Les activités que nous pouvons faire en famille sont de plus en plus nombreuses et surtout, de plus en plus simples à organiser. Je n’ai plus constamment un bébé dans les bras et j’arrive à prendre plus de temps pour moi, pour mon couple, pour mes amis et ma famille.

Malgré l’avalanche, il y a eu tellement de beau, et l’étape que nous entamons avec mon 3 ans et ma 2 ans me ravit. Tout près de la fin des couches, mes 2 cocos qui s’expriment bien, qui dorment leur nuit, qui jouent de façon autonome ensemble, etc.   En comparant ma situation à celle de mes amies qui replongent dans la maternité après 2 ans ou 3 ans et qui recommencent toutes les étapes, alors que pour nous plusieurs sont franchies et terminées, je suis convaincue que cette avenue était la bonne pour nous.

Comprenez-moi bien, je ne remets pas du tout en question leur choix! Je suis absolument heureuse pour elles et je suis certaine qu’elles sont tout à fait satisfaites de leur situation familiale. Mais de prendre le temps de comparer leur situation à la mienne me permet de réitérer ma position : Oui, je suis heureuse et reconnaissance envers la vie d’avoir eu mes 2 enfants rapprochés. Mon conjoint et moi aimons quand les choses bougent et évoluent rapidement, nous avons mille et un projets et un n’attend pas l’autre! Alors, j’imagine que pour nous, l’avalanche était simplement la continuité naturelle de notre vie! 

Est-ce que je considère que le chemin a été de tout repos? Évidemment que non. Mais je suis certaine qu’un chemin différent, qu’il soit avec des enfants ayant un plus grand écart d’âge, avec des jumeaux ou autre, apporte tout autant son lot d’épreuves. Chaque chemin a ses particularités (ses défis et ses avantages) et chaque chemin est unique et beau! Chérissez le vôtre!

Et si vous tentez de déterminer lequel est le mieux pour votre famille en devenir, sachez qu’avec du recul, peu importe votre choix ou le choix que la vie vous imposera, ce sera le bon pour vous! 

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