J’ai vu arriver le 31 décembre, minuit, comme une balle de baseball en pleine face. Je me sentais déjà sonnée au petit matin du dernier jour de l’année 2020. Quand la nuit est tombée, j’ai eu l’impression de tomber avec elle, dans le noir.
Pendant toute cette journée de bons vœux, de distribution d’amour et de souhaits à profusion, je ne voyais que le nombre de larmes que j’ai versées des mois durant. J’ai scrollé Facebook avec amertume. Les photos de familles qui défilent me rappelant que j’ai fait éclater la mienne.
J’ai passé la majeure partie de la dernière année le cœur brisé et la colère au ventre. J’ai eu ce feeling affreux que 2020 m’avait pris tous ces souhaits clichés que l’on reçoit chaque année au jour de l’An; amour, santé, réussite et bonheur.
Puis, j’ai pensé plus loin que le bout de mon nez. J’ai pensé aux conséquences de la pandémie sur la vie des travailleurs et entrepreneurs. J’ai pensé aux aînés, coincés dans leur maison, seuls, sans petits-enfants à embrasser. J’ai pensé aux parents qui ont perdu des enfants et aux enfants qui ont perdu des parents. À ceux qui, chaque année, se rappellent le dernier jour de l’An passé avec un être aimé. J’ai pensé aux couples qui auraient tant voulu que la dernière année leur donne un enfant et à ceux qui ont passé des mois à veiller sur leur enfant malade.
Les malheurs des autres n’atténuent pas notre propre douleur, mais relativiser aide parfois à se tourner vers le positif. J’ai eu les plus belles vacances de Noël imaginables. J’ai fait des journées pyjama presque tous les jours avec mes enfants. J’ai séjourné dans un magnifique chalet à prendre du temps pour moi. J’ai dormi collée avec mes deux filles, je leur ai lu des histoires de Noël près du feu et on s’est endormies en se berçant.
Elles ont fait leur première descente de ski, elles ont appris à patiner. Elles ont vu le père Noël à travers la fenêtre. Mon bébé a eu peur et c’était tout de même magique. Nous avons dansé et chanté plus que jamais. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai aimé. La fin de l’année aura finalement semé une graine de bonheur.
Comme la vie fait bien les choses, j’ai commencé la nouvelle année dans une maison chaleureuse où il y avait de beaux enfants joyeux et en bonne santé. À moins que je ne me trompe, mais il me semble que j’ai même ressenti de l’espoir. Ce qui ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps. Peut-être était-ce le fruit d’une présence bienveillante et positive à mes côtés?
Comme le dit la chanson préférée de mon bébé : « Mes jours, mes nuits, mes peines, mes deuils, mon mal, tout fut oublié… Enfin que j’me suis dit : il me reste la vie. »
Je vous souhaite amour, santé, réussite et bonheur.