Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu avoir des enfants. Petite fille, j’adorais jouer à la poupée. Je me rappelle cette petite poupée aux beaux cheveux blonds avec laquelle je passais de nombreuses heures. Étant fille unique, je la considérais comme une petite sœur, prenant soin d’elle comme d’un vrai bébé.

Les années ont passé et j’ai cessé de jouer. J’ai rencontré un homme génial avec qui je partage aujourd’hui ma vie. Nous avons acheté notre premier chez nous, il y a deux ans, et nous nous sommes engagés dans une vraie vie à deux. Cette vie me comblait, sachant qu'il avait, comme moi, le désir de fonder une famille bien à lui un jour.

En septembre 2019 nous avons décidé que nous étions prêts à accueillir un nouveau membre dans notre petit cocon. Sans nous mettre de pression, nous nous sommes dit que nous laisserions les choses aller. J’ai cessé de prendre mon anovulant et nous avons continué notre petit train-train quotidien.

Les mois ont passé. La pression s’est installée. J’ai commencé à compter, à calculer ma date approximative d’ovulation (difficile quand tu n’as pas de cycle régulier). Ce qui devait être de beaux moments d’intimité s'est alors transformé en loisir calculé. Il ne fallait surtout pas passer à côté de LA journée. C’est là que la magie s’est peu à peu perdue et que mille et une questions ont envahi ma tête. Pourquoi ça ne fonctionne pas ? Est-ce que j’ai un problème ? Est-ce que c'est lui qui a un problème ? Qu’est-ce qu'on ne fait pas correctement ? Parce qu’on s’entend, le principe mécanique reste assez simple...

Nous avions partagé dès le départ nos projets bébé avec la famille, les ami.e.s, l’entourage. Je l’ai regretté. Comment aurais-je pu savoir que ce ne serait pas aussi simple que prévu. S’en est suivi cette question posée à mainte et mainte reprise : Puis es-tu enceinte ? (OU comment tourner le couteau dans la plaie). À nous de répondre : bien non pas encore… (un peu gênés). Et dans un élan d’humour très déplacé, de se faire parfois dire : coudonc êtes-vous sur que vous êtes dans le bon trou ? (oui oui, c’est réellement arrivé).

J’ai pleuré. Beaucoup. Je m’imaginais déjà le pire. Après un an d’essai, j’ai pris rendez-vous avec mon médecin de famille. Elle m’a alors expliqué que suite à l’arrêt de mon anovulant ça pouvait me prendre jusqu’à deux ans avant d’être fertile à nouveau. Elle a tout de même envoyé mon conjoint faire un spermogramme. Résultat, tout était beau. Je mentirais si je vous disais que ça m’a soulagée. En fait, j’ai ressenti de la culpabilité. C’était sûr que c’était moi le problème. Mon médecin m’a dit que je pourrais avoir un rendez-vous avec un gynécologue, mais de ne pas espérer en avoir un avant 1 an. Je ne voulais pas attendre un an.

Peut-être étais-je trop pressée, mais je ne voulais pas vivre dans l’incertitude durant une autre année… 

Ce texte est la première partie d'une série de trois. Vous pouvez lire la suite ici.

Cette série traite d'infertilité et de tout ce que ça peut entrainer. Il est important de partager ces histoires qui sont beaucoup plus fréquentes que l'on ne le pense. Si vous avez une histoire que vous aimeriez partager n'hésitez pas à nous écrire à info@tplmag.com