Ce texte est la seconde partie d'une série de trois. Nous vous invitons à lire le 1er texte ici.

Je me suis vite afférée à trouver une clinique privée traitant l’infertilité. Après avoir beaucoup lu, je me suis lancée en contactant la clinique OVO. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre et en quoi consistait le cheminement, mais la jeune femme au téléphone a été super. Je ne sais pas si elle a décelé mon sentiment d’incertitude, mais elle a été rassurante et a répondu à toutes mes questions.

Elle m’a offert un premier rendez-vous avec un médecin cinq semaines plus tard. Pendant ce temps, j’ai dû remplir trois documents, soit des questionnaires sur les antécédents médicaux de mon partenaire et les miens, ainsi que notre historique de prise de médicament. Je lui ai renvoyé le tout puis j'ai patienté jusqu’au rendez-vous.

Au début novembre, excitée comme une puce, j’ai rencontré le médecin via Zoom (Covid oblige). On peut parler d’un rendez-vous assez rapide, quelques minutes et c’était terminé. Il était confiant avec les résultats des questionnaires et m’a dit que selon lui, dans les 6 mois suivants, je tomberais enceinte. Il m’a proposé d’y aller directement. Il m’a tout de suite cernée et m’a dit en finissant : « je sais que c’est un moment difficile et que tu dois te sentir découragée et impuissante, mais on va être là pour t’aider. » Ça m’a tout de suite mis un baume au cœur et je me suis sentie apaisée.

Le processus s’est alors enclenché. J’ai d’abord passé une première prise de sang et un test d’urine en CSLC. Ces tests étant destinés à vérifier la présence de maladies infectieuses. Mon conjoint a dû faire les mêmes. Un Pap test m’a aussi été demandé, mais comme ils sont valides 3 ans, j’ai pu faire parvenir celui que j’avais fait récemment avec mon médecin de famille.

Suite à cela entre ma 2e et 5e journée de cycle, j’avais à faire un bilan de réserve ovarienne. Cela consiste d’abord en une prise de sang, puis d'une échographie. J’aurais pu faire la prise de sang en CLSC, mais comme je n’ai pas de cycle régulier et que je ne savais pas quand exactement mon jour 1 allait débuter, je ne pouvais pas prendre de rendez-vous à l’avance. De plus, il n'y avait pas de plages horaires disponibles pour prendre un rendez-vous avant le mois suivant. J’ai donc décidé de prendre la prise de sang chez OVO directement. J’ai aussi fait l’échographie avec eux la même journée.

Entre mon 7e et 10e jour de cycle, j’ai finalement eu LE TEST à passer. Une hystérosalpingographie. Juste le nom fait peur. Pour celles qui n’ont jamais fait ce genre d’examen, il s’agit d’aller vérifier la perméabilité des trompes avec un liquide. Ça a l’air anodin dit comme cela, mais c’est réellement douloureux (ils demandent de prendre des Advil ou des Tylenol avant le test, ce n’est pas pour rien). La douleur ne dure pas très longtemps, environ 30 secondes. Mais c'est 30 secondes où tu as l’impression qu’on poignarde ton utérus avec des milliers d’aiguilles. Mais bon, il faut ce qu’il faut, j’ai donc mordu mon chandail en attendant que ça passe.

Le 24 novembre, j’ai eu un rendez-vous de suivi par téléphone avec le médecin. Il m’a appris que ma réserve ovarienne était basse, un peu en dessous de la moyenne pour mon âge. Ce n’était rien de dramatique selon lui, mais ça pouvait réduire nos chances naturelles de conception. Il m’a proposé de rejoindre un programme de recherche chez OVO, le projet PITS, et m’a mise en contact avec l’infirmière chargée du projet.

Le projet consistait en une prise de dose personnalisée de Rekovelle (une hormone), puis d’une insémination. J’ai signé un formulaire de consentement au projet et j'ai rencontré l’infirmière en personne. J’ai appris à ce moment-là que le Rekovelle se prenait sous forme d’injections. Oui oui, des aiguilles. Injections que je devais faire moi-même à la maison. Elle m’a montré la procédure sur un faux ventre et ça semblait si facile. Pas le même combat quand il faut volontairement que tu te plantes une aiguille dans le ventre…

À partir du 3e jour du cycle suivant, j’ai commencé mes injections. Je me rappelle encore la scène. Assise à la table de salle à manger. L’aiguille dans une main. Mon chum debout à côté qui m’encourage. Moi qui ne conçois pas me planter volontairement une aiguille dans le ventre. Mon air de chien battu le suppliant, alors qu’il ne peut simplement rien faire. J’ai pris mon courage à deux mains (ou une plutôt), et je l’ai fait. J’avais vraiment capoté pour rien. Je n’ai pratiquement rien senti. Mon chum me regardait, genre : Je te l’avais dit.

J’ai fait ces injections pendant 6 jours. J’ai ensuite eu une écographie pour vérifier ma réserve ovarienne, mais mes follicules n’étaient pas encore assez matures. On m’a refait prendre pendant 3 jours le Rekovelle. Le jour suivant, j’ai dû faire une nouvelle injection, avec un produit dont j’ai oublié le nom, servant à déclencher mon ovulation. 

J'avais suivi la procédure à la lettre et j'avais affronté toutes ces aiguilles, mais est-ce que ça allait être assez ?

Vous trouverez le troisième et dernier texte de cette série ici.

Cette série traite d'infertilité et de tout ce que ça peut entrainer. Il est important de partager ces histoires qui sont beaucoup plus fréquentes que l'on ne le pense. Si vous avez une histoire que vous aimeriez partager, n'hésitez pas à nous écrire à info@tplmag.com