2 décembre 2018 aux petites heures du matin, je ne dors plus. Des paroles résonnent dans ma tête: je suis sûrement enceinte. À la fin de l’été, nous avions décidé qu’on voulait t’ajouter à notre vie. Je ne peux plus dormir dans le doute alors je me lève pour faire un test histoire d’être fixé. J’en avais fait plusieurs le mois dernier puisque j’avais eu du retard alors je m’attendais à la même réponse: négatif.

Dès le test fait, j’essaie de ne pas le regarder tout de suite, mais cela ne dure guère longtemps. Je me précipite donc pour vérifier et déjà je pouvais voir que c’était positif. Je reregarde pour être certaine d’avoir bien lu. Mon cœur bat à pleine vitesse et j’ai ce sentiment d’euphorie qui monte: je suis enceinte! Je saute donc dans le lit pour réveiller mon chum et lui annoncer la nouvelle. Je n’ai pas pu me rendormir ce soir-là, je pensais trop à toi, déjà.

Les mois suivants, je t’ai observé grandir à l’intérieur de moi. J’avais hâte d’avoir ma belle bedaine et de te sentir me donner des coups de pieds. Nous avons traversé ces mois d’inconnu dans la simplicité. Je tentais du mieux que je pouvais de prendre soin de toi, de moi, de nous. 

Le 12 août, j’ai eu un rendez-vous chez le médecin, mon dernier. Tu étais déjà en retard de 4 jours, j’avais si hâte de te rencontrer. Elle me donne rendez-vous le 16 pour la provocation, mon corps n’avançait pas du tout alors on allait lui donner un coup de pouce. Ce n’était pas ce que j’espérais, mais bon, au moins j’étais persuadée que ton arrivée était dans quelques jours seulement. Je suis allée à mon entraînement prénatal le soir même et j’ai marché un 5 km le lendemain, oui j’étais en pleine forme malgré la pastèque dans ma bedaine.

Finalement, mon corps a compris. Le 13 au soir tout s’est enclenché naturellement. Quelques heures plus tard, ton père et moi on se rendait à l’hôpital à cause d’une perte de liquide. Arrivés à l’hôpital, on nous a confirmé une fissure des eaux et dit que le col était dilaté à 3+. Ça y est, tu allais enfin être parmi nous d’ici quelques heures.

Après 15h de travail dont une heure de poussée, tu es enfin arrivé le 14 août à 17h06. Mon petit homme à la longue chevelure foncée. Tu as pleuré de longues minutes lors de ta naissance et les infirmières nous disaient que tu étais un expressif. C’est fou parce que c’est si vrai encore aujourd’hui, 20 mois plus tard.

Tu as bouleversé notre monde cette journée là mon coco en me permettant de devenir ta maman.