Vous avez déjà lu le sublime livre d’Élise Gravel: « Pas moi »? Très humoristique, je dois dire! Je savoure le rire de mon grand soir après soir, en lui lisant. Mais il y a, dans le fondement de cet ouvrage, un sujet délicat à aborder: le sens des responsabilités. Le concept du livre : trouver qui laisse traîner ses chaussettes et le punir. Le tout enrobé d’une sauce bien loufoque et ultra légère. Ce qui nous amène de belles discussions, entre Coco et moi. Soir après soir.

Dernièrement, je lisais sur les réseaux sociaux, dans une page à laquelle je suis abonnée et qui annonce des éléments liés à notre quartier résidentiel: « attention, police au coin de la rue X! ». Certains trouveront le message de ce voisin bien intentionné, puisqu’au final, ralentir la pédale sauve des vies. Et puis personne n’aime les contraventions! Mais si l’adulte, usuellement maître de ses choix et doué de civisme, informe tout un quartier visé de « faire attention pour ne pas se faire pincer », comment le corps policier peut-il sensibiliser ou responsabiliser un pied pesant ? Aide-t-il réellement son prochain?

Ça me chicote, dans mon tréfonds, cette façon de contourner les bobos. Même si la note n’est pas douce à l’oreille, faire face à la musique est incontestablement la meilleure école, en matière d’autonomie, de respect et de responsabilisation.

L’adulte d’aujourd’hui et de demain, se doit de montrer le chemin à son bambin. La route peut parfois être cahoteuse, voire pleine d’imperfections. Mais il y a toujours matière à en tirer des leçons. Ai-je raison, ai-je tort? On parle ici de valeurs. Dieu sait que ça peut devenir conflictuel! Il n’y a donc pas lieu de me catapulter des pierres! On jase pour jaser dans le but ultime de répondre à ces questions: comment responsabiliser un tout-petit ? Comment lui apprendre à s’approprier ses erreurs, les reconnaître, les réparer? Quelle place accorder à cette notion et à compter de quel âge?

«  C’est pas moi, c’est lui ».
« J’ai rien fait ».
« C’est pas ma faute ».

Voilà des phrases qui ne sont pas acceptées, dans notre maisonnée. Nous avons convenu, en tant que parents, qu’il était de notre devoir d’enseigner la pleine conscience et portée des gestes que l’on choisit de poser. Certains diront qu’il s’agit là d’une lourde charge à porter pour un enfant et qu’elle frise le fardeau de la culpabilité. On souhaite simplement les rendre humainement et socialement compétents. On enseigne à nos enfants, parfois maladroitement, à accueillir leurs fautes. À réfléchir aux façons de les corriger ou de les prévenir dans un futur lointain ou rapproché.

Fiston éclate un pot de mayo au supermarché ? On prend le temps de lui faire réquisitionner un essuie-tout, au commis, et de lui faire ramasser. On le fait s’excuser et on le félicite de s’impliquer dans sa maladresse. On l’aide, tout doucement, à réparer son accident. Cocotte fait de la peine à son amie ou la blesse ? On en discute. On fait le miroir des sentiments. On lui propose un dessin de réparation. On souligne son courage, lorsqu’elle offre son œuvre et son pardon.

Il nous est également arrivé de demander à notre grand de nous donner des sous de sa tirelire pour nous aider à payer un remplacement d’article abîmé par son imprudence, après plusieurs avertissements quant à sa fragilité et son existence.

Est-ce qu’on exige trop, de nos mignons? Est-ce qu’on le fait de la bonne façon? Nous sommes en constante recherche d’outils pour nous éduquer, nous améliorer, en tant qu’adultes, en tant que parents, en tant qu’humains vivant en société.

Et vous? Quelles sont vos manières d’enseigner la responsabilité?