Nous sommes en 2022 après Jésus-Christ. Toutes les strates sociales du Québec sont déprimées par la COVID-19 et ses variants, Delta et Omicron… Toutes ? Non ! Une cohorte d’irréductibles adolescents québécois résiste encore et toujours au puissant envahisseur de la déprime… Avec ou sans l’aide de la potion magique.

Comme tout le monde, ces jeunes adultes sont à « boutte du boutte » face à l’ennemi. Non seulement leur cheminement scolaire est complètement bouleversé depuis 2 ans, mais leur univers social (non virtuel) a été plus ou moins réduit à leur famille proche et à leur voisin de classe. En plein hiver, les lieux de rencontre tels que les cinémas, les restaurants, les salons de quille et les centres d’achat sont hors limite depuis longtemps… ou pas. Ça dépend de la conférence de presse.

Les bulletins télévisés, la presse écrite et les réseaux sociaux ne cessent d'interviewer des adultes qui s’inquiètent de leurs bien-être scolaire, physique, psychologique & affectif. Or, quand les adultes éprouvent de la difficulté à gérer leurs propres peurs vis-à-vis le port du masque, le vaccin, le manque d’enseignants, le manque de lits, l’aération déficiente, les divisions politiques et le couvre-feu, il n'est franchement pas surprenant que les adolescents suivent la tendance et tombent au combat. 

Chaque génération de blanc-bec aura son lot d'épreuves, comme des conflits armés, des ralentissements économiques, des révoltes sociales ou autres. Certains ne s’en relèveront jamais. D’autres en profiteront pour s’épanouir, se découvrir et avancer tandis que les derniers suivront la vague tout en étant heureux le plus possible. On répète ad nauseam que les jeunes s'adaptent plus facilement et rapidement que les adultes… Bon Dieu! Serait-ce vrai ? Existe-t-il des résistants à la déprime ?? Une jeunesse que nous, les adultes sous-estimons & oublions ? 

Évidemment que nous avons des adolescents pour qui la pandémie est extrêmement difficile. Et ce, sur plusieurs niveaux. Mais il y en a aussi pour qui ça va bien malgré tout. Surprenant, non ? J’ai une 14 ans dans ma maison. Elle a fini son primaire en confinement pur et dur. Son secondaire a débuté sans le traditionnel week-end d’intégration et pourtant, elle a su se faire des amis malgré le masque chirurgical au visage. Mystère. L’an 2 de son secondaire s’éternise entre classes en présentiel et en virtuel, sports annulés, anniversaires escamotés et partys de sous-sols inexistants. Pourtant, ses performances académiques se maintiennent, son moral est bon et son désir d’écœurer ses sœurs cadettes est toujours aussi présent. Une routine semble s’être installée et sa joie de vivre continue malgré le masque, la distanciation, les Teams, le vaccin et les multiples confinements…

Donc, malgré ce que les nouvelles de 18h me suggèrent, je crois percevoir que mon ado n’est pas en détresse ?! Tout n'est pas parfait, mais elle résiste par Toutatis ! Je soupçonne même qu’elle comprenne que la situation est temporaire. Que le masque ne soit pas la fin du monde, que sa bulle familiale n’est pas si pire que ça, que le vaccin fait partie de la solution et que sa vie ne sera pas toujours ainsi… Du moins, c’est le message que les adultes de sa maison lui répètent. Pour l’encourager. Pour la rassurer. Pour lui donner espoir. Pour l'accompagner dans cette foutue pandémie.

On a beau leur dire chaque semaine qu’ils sont déprimés, qu’ils sont en détresse, qu’ils ont besoin d’aide, une cohorte d’irréductibles adolescents résiste… et est heureuse bien malgré nous. On raconte même que leurs espoirs convergent vers un grand banquet, dès la fin de l’aventure, où parents et amis, peu importe le nombre, seront présents. Alors, comme Idéfix le préconise avec les arbres, prenons soin d'eux. À notre tour de rejoindre la résistance par Bélénos !