Jeudi. 20 h. Tisane et livre à la main, je m’apprête à me faire couler un bon bain. Je viens tout juste de déposer ma plus vieille dans son lit dans la bonne humeur et avec le sentiment du devoir accompli. Une autre belle soirée tranquille et beaucoup de plaisir avec mon clan. Rien ne laissait présager la suite. Parce que, comme chaque fois que la gastro entre chez nous, c’est brutal et ça sort de nulle part! Croyez-moi que si j’avais eu ouï-dire que ça traînait à la garderie, j’aurais tout fait pour tenir loin ma petite famille de ce virus sournois et dévastateur. Je pense que j’ai plus peur de la gastro que de devoir me taper Baby Shark en boucle pendant un road trip familial de 2 jours.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, toutes les fois, j’ai beau virer la maison à l’envers, aller jusqu’à nettoyer les poignées de porte et vaporiser tous les jouets de Lysol, rien à faire! La question demeure toujours la même. Ce n’est pas est-ce que je vais l’attraper, mais plutôt quand je vais l’attraper. Le problème avec la gastro, c’est que même quand tu penses que le virus a disparu, il n’est jamais très loin. Ce n’est pas anormal d’avoir esquivé la sale bibitte pendant deux semaines pour qu’elle réapparaisse soudain sans crier gare et fasse tomber tous ceux qui avaient été épargnés jusqu’à présent.

De toute façon, quand ta progéniture – je m’excuse auprès des lecteurs.trices sensibles – déverse la totalité de son souper à plusieurs reprises sur ton chandail, tu as beau te débarrasser des items souillés, puis te laver compulsivement les mains (et pendant 20 secondes sous l’eau chaude svp!), tu le sais au fin fond de toi-même que tu subiras un sort équivalent dans quelques heures, voire quelques jours. #fatalité

Ce qui m’achale dans tout ça, c’est que même avant de devenir une maman, je gérais très mal les gastros et autres lendemains de veille de ce monde. Je suis de cette catégorie de gens qui sont incapables de se remettre d’une déshydratation dans un délai raisonnable. Je vis sans cesse le cercle vicieux de:

J’ai mal au cœur, donc je ne mange pas

et je ne mange pas donc j’ai mal au cœur!

M’en remettre me prend toujours beaucoup plus de temps que la moyenne des ours. Et évidemment, pour ajouter au supplice, c’est tout l’inverse pour mon chum. Vous savez ce genre d’individu qui pogne toujours le virus moins fort que tout le monde et qui peut manger n’importe quoi seulement quelques heures après son dernier passage à la toilette. Mon chum en temps de gastro, c’est comme le roc d’une épave de la croisière qui ne s’amuse pas.

Toujours est-il que ce jeudi soir-là, à 20 h, j’ai rapidement su que je m’en allais à la guerre pour la nuit et que je devais me préparer à ne pas avoir une « belle nuit paisible et réparatrice ». La tisane est restée froide et il n’y a pas eu de bon bain. J’ai changé beaucoup de draps à ne plus savoir quoi mettre dans son lit. Et, même une fois le tsunami passé, je n’ai même pas réussi à m’endormir, parce que tout le monde sait qu’une maman inquiète, c’est un aller simple direct pour le pays de l’insomnie.

Cet épisode familial de la gastro a duré en tout et partout trois jours et demi. Mais avec les restrictions liées à la pandémie, c’est plutôt sept jours de confinement à jouer les parents-employés que ça nous a pris pour surmonter ce désagréable épisode. Et chaque fois que nous affrontons une gastro en famille, j’espère vraiment que c’est la dernière fois. Mais bon, je sais bien que cette pensée est aussi réaliste que le dénouement d’un film de James Bond.