C'est un choix conscient que je fais depuis le début : je dis toujours la vérité à mes enfants. Peu importe le sujet, je me suis fait la promesse de toujours trouver les bons mots pour illustrer mon point. 

En leur disant un peu n'importe quoi sur le moment, c'est aussi de créer de fausses attentes envers la vie, envers les gens. Selon moi, ça fait des enfants très peu responsabilisés et très peu informés de la réalité de la vie, de ses aléas. 

Je sais pas trop comment on en arrive là, mais en tant que parent, on a tous frappé ce même mur : dire à peu près n'importe quoi pour avoir le résultat recherché. L'enfant pousse l'ami, le parent donne un avertissement. L'enfant repousse l'ami et hop, le parent se laisse emporter : «Arrête de pousser sinon on ne reviendra plus jamais au parc.».
 

Crédit photo : Valerie Poulin.

Avec un enfant en bas âge, c'est chose impossible. C'est une tentative de menace, des paroles en l'air pour avoir ce que l'on veut et pour être bien honnête, dans mon livre à moi, ça ne fonctionne pas du chantage comme ça, même surtout avec des enfants. Ça fait effet le temps de le dire, mais au final c'est pas comme ça qu'ils apprendront. 

Un enfant vit des émotions et dispose d'une mémoire incroyable. Ils ont aussi de fortes personnalités et des envies comme tout le monde. C'est pas toujours facile le départ d'un endroit ou encore de leur faire faire quelque chose qu'ils n'ont vraiment pas envie de faire, mais sachez que c'est pas impossible. Surtout, c'est possible sans trop de pleurs, de cris et de maux de tête (celui-là, c'est plus pour nous!). 

Perso, j'essaie d'être claire et de toujours donner un exemple concret d'une conséquence réelle et naturelle du comportement. Et c'est un peu le bout facile car pas besoin d'en inventer des conséquences, ce sont celles qui arrivent par elles-mêmes. Naturellement. 
Au lieu de dire : «Si tu ne finis pas ton assiette, tu n'auras pas de dessert.», je choisis plutôt : «Si tu ne finis pas ton assiette tu auras faim». Je vous assure, avoir faim c'est pire en bout de ligne que de pas avoir un dessert un soir dans une vie. 
 

Crédit photo : Valerie Poulin.

Je vous vois déjà, une à une, soupirer et rouler les yeux vers le ciel. Vous avez tout essayé, tout dit sur tous les tons, tout fait de toutes les manières... je sais, je sais. Y a des jours comme ça ici aussi et c'est pas toujours du tac au tac... mais on y arrive toujours en discutant.

Je tente que les mots choisis deviennent leur voix intérieure. Je veux qu'elles soient armées de respect, de patience et de compassion. Je veux qu'elles soient prêtes pour la vraie vie et non une vie inventée dans les limitations qu'on leur impose.

Je ne veux pas être la maman d'une petite fille de 7 ans qui pense encore que si elle traverse la rue sans regarder, elle n'aura pas de dessert. Je veux qu'elle attende au coin de la rue en sachant que si elle traverse, elle peut se faire frapper. Conséquence naturelle d'un comportement. Les mêmes qui se produisent à 2 ans, 12 ans ou 52 ans. 

Comment percevez-vous la gestion des conséquences?