Un peu plus de six mois maintenant que je suis maman à la maison. Un peu plus de six mois que je fais partie de ceux et celles qui se dédient à temps plein à la famille, au foyer.

Au début j’avais vraiment le vertige. Ne PAS travailler. Ne PAS rapporter d’argent à la maison. Moi qui étais très indépendante financièrement. Moi qui avais bûché fort pour apprendre mon métier. Moi qui aimais ce métier. Moi qui avais peur. Très peur.
 
Qu’allais-je faire de mes journées? À qui allais-je parler? Comment allais-je survivre en n’ayant plus d’argent pour acheter le nouveau pull à la mode? (oui j’ai aussi pensé à ça et c’est superficiel. Jugez-moi.)
 
Comme je l’avais dit en décembre dernier, j’y avais très souvent songé. J’y avais secrètement rêvé. J’enviais ces femmes qui n’avait pas besoin de se maquiller le matin en courant pendant que les p'tits mangent une toast de travers pendant qu’elles cherchent cette mitaine perdue pendant que le pantalon de neige sèche dans la sécheuse pendant que le plus jeune se brosse les dents et que l’autre hurle pour ne pas se brosser les cheveux.
 
VIIIIIIIITE
DÉPÊÊÊÊCHEZ.
 
Je suis coupable de l’avoir dis souvent ce fameux « dépêche »  les trois années où j’ai concilié travail et famille. Pourtant, avec un seul enfant y’a rien là que vous allez dire. Effectivement. La danse de conciliation est plus simple. Reste que c’est quand même une pas pire ride et que dans notre cas, ce qui a fait pencher la balance, c’est que Chéri a des horaires atypiques. Aussi, le travail l’amène à l’étranger souvent.

Donc après avoir goûté à la conciliation TOUTE, je me suis retrouvée devant une grande décision. NOUS nous sommes retrouvés devant un grand choix. Un choix pour la famille. Qu’est-ce qui allait (en ce moment) nous rendre tous mieux. Allions-nous y arriver sans y perdre la maison et nos minces économies ?
 
La première étape a été de rencontrer notre comptable. Nous avons fait le tour de la question ensemble. Ensuite moi et Chéri avons calculé sommairement nos dépenses/revenus sans mon salaire.
Sachant que si je ne travaillais pas, il lui serait possible de prendre plus de contrats (c’est le meilleur des meilleurs caméraman/D.O.P en passant) notre revenu familial ne prendrait pas trop une claque.  
 
Plus de 6 mois plus tard, je dirais que j’ai changé ma façon de consommer et que c’est une bonne chose. Je ne jette plus jamais de nourriture, j’ai maintenant une voiture électrique (zéro essence) je vend et achète beaucoup de trucs sur les sites de ventes/échanges. J’achète beaucoup moins de vêtements (ce qui est une bonne chose lol!) et je cuisine beaucoup plus qu’avant (sauf l’été, hé! Fait chaud)
 
Le changement implique un certain vertige et c’est bien normal. Ça n’a pas été toujours facile au début, mais je dirais que le choix était tellement évident pour nous que ça s’est super bien passé.
 
Un soir, avant le dodo, ma grande m’a longuement regardé dans les yeux. Elle m’a dit :
 
Elle : Maman, est-ce que tu es ma vraie maman ?
Moi : Bien entendu ma chérie ! Pourquoi cette question ?
Elle : Tu es différente d’avant. Mais en mieux.
Moi : Ok. Qu’est-ce que tu veux dire ?
Elle : Tu me chicanes moins. Tu parles doucement et on a toujours du temps ensemble.
Moi : Tu ne peux pas plus me faire plaisir ma belle puce.
 
Vous savez la sensation d’être sur SON « X » ? 
Ben moi je suis sur mon « X » en ce moment.  Solidement sur mon « X ».
 
Je sens que je suis là où je dois être dans le présent.
 
Puis notre vie n’est pas plate. Non, je n’ai pas l’impression de la voir défiler à coups de brassées de linge et de vidages de lave-vaisselle.
 
C’est pas tous les jours rose, je suis comme tout le monde et j’haïs ça plier le linge. Je déteste voir la vaisselle s’accumuler et j’ai une petite obsession avec l’aspirateur. Donc oui il y a des moments où je trouve ça lourd. Il y a aussi des moments où je me dis que je suis loin de mon environnement de travail. Des fois j’ai peur de me faire oublier. Des fois les meetings où tout le monde arrive en retard me manquent. Les deadlines, les rappels dans le calendrier, les budgets de prod', l’organisation d’un nouveau projet…
 
Quand ça arrive, je me dis que je ne suis pas loin de tout ça. Je fais ça tous les jours ici. Je m’occupe vraiment beaucoup aussi. Les journées passent vite. Je suis bénévole pour l’organisme CALM en Montérégie. J’y suis marraine d’allaitement. Je suis aussi accompagnante à la naissance à temps très partiel, j’écris pour TPL Moms (HI!) je fais du tricot (j’adore) de l’aviron (bonjour les muscles) je cours (j’essaie), mais surtout je suis avec les petits. Je ne suis jamais loin d’eux.
 
Je souhaite retourner travailler en télévision tout de même et je surveille les offres d’emplois. Si je vois quelque chose d’extraordinaire qui me colle à la peau, je vais songer y retourner plus tôt. Toutefois, je ne suis pas pressée et je savoure le moment présent.
 
En ce moment, ce que notre famille voulait, c’est moins de chaos, moins de courses, moins de GO Go Go. Merci à Chéri qui mets les bouchées doubles au travail et qui aide beaucoup lorsqu’il est à la maison. Merci à mes parents et à parrain Yvon pour les répits et les pâtés chinois.
 
Merci à tous les moms et dads que je connais et qui partagent ce quotidien avec amour et humour et qui sont toujours prêts à échanger des trucs, des tapes sur l’épaule et un petit mot gentil.
 
En rétro', je dirais que nous avons fait le bon choix. Je sais, je suis chanceuse. Je le reconnais et l’apprécie chaque jour. Je le dis parce que je sais que plusieurs familles aimeraient vivre cette réalité et moins courir. Je vous souhaite de trouver votre équilibre.
 
Flirtez-vous avec l’idée de rester auprès des enfants à la maison ?