Les Centres de la petite enfance (CPE), ce fleuron national, cette fierté, un modèle envié de tous... 

Le gouvernement libéral s'apprête à sabrer dans les budgets des CPE un montant de plus de 120M $. 120M $, c'est 0,12 % du budget du ministère de la Famille qui représente, lui, 2,4 % du budget du gouvernement du Québec. En d'autres mots, 0,12 % de 2,4 %, ce sont des peanuts pour Québec.

À plusieurs reprises, l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), seule ou accompagnée d'autre associations et regroupements, a proposé à la ministre Charbonneau et à son équipe des solutions pour combler le manque à gagner tout en diminuant les impacts directs sur les familles, mais surtout sur les services offerts aux enfants. 

Avant les fêtes, quatre regroupements et associations, dans un mouvement historique, étaient assis à la table de négociation avec le ministère de la Famille afin de trouver des solutions. Avant le congé, les représentants du ministère sortent du placard. Ils n'ont voulu que faire du temps avec les associations, ne pas trop faire de vagues. Les compressions sont bel et bien sur la planche à dessin pour 2016-2017.

Depuis 2006, c'est plus de 500M $ qui ont été coupés dans les services de garde éducatifs à l'enfance. L'ex ministre de la Famille, la libérale Yolande James le disait elle même à l'automne :
« Quand la ministre va-t-elle réaliser que les CPE ont fait leur part? Les heures ont déjà été diminumées, les repas rationnés et portionnés, les heures d'encadrement pédagogique ont été réduites. »

Il n'y a plus de gras où couper. On est à l'os. Le réseau des CPE est en péril. Et ce n'est pas une formulation choisie pour faire réagir. Les CPE sont en réel danger. Des emplois sont en jeu, mais avant tout, c'est la qualité des services qui est en jeu. 

Veut-on d'un service de garde où les enfants ont une éducatrice différente à tous les jours?

Veut-on d'un service de garde où l'enfant se promène de groupe en groupe à tous les jours parce que, quand le ratio le permet, la plus jeune éducatrice retourne à la maison puisqu'on a pas d'argent pour la payer?

Veut-on d'un service de garde qui demande aux parents de fournir du matériel éducatif parce que les budgets ne comprennnent pas d'augmentations liées aux hausses du coût de la vie?

Veut-on d'un service de garde où les éducatrices n'ont plus de formation obligatoire et de perfectionnement?

Veut-on d'un service de garde où la responsable de l'alimentation s'approvisionne en produits préparés industriellement parce qu'elle n'a plus le temps de faire de bons petits plats équilibrés?

Veut-on d'un service de garde où les enfants sont traités comme des numéros et où les groupes sont remplis à plus que pleine capacité en tout temps? 

Veut-on d'un service de garde qui, tout comme nos écoles publiques, tombe en décrépitude parce que l'argent qui avait été amassé dans l'éventualité où le plafond coulerait un jour a été récupéré par le gouvernement?

Veut-on d'un parking à enfants?

Le ministre de l'Éducation, monsieur Bolduc, avait déclanché les foudres et la grogne du public en déclarant en 2014 que ça ne tuerait personne qu'il y ait moins de livres dans les étalages des bibliothèques de nos écoles publiques. Il faut que les parents du Québec se lèvent et disent en coeur que les CPE du Québec ont déjà fait leur part. 

Le réseau public des services de garde éducatifs est en danger. Pour vous mobiliser, plusieurs actions sont possibles. Visitez le micro-site mis en place par l'AQCPE pour plus d'informations.

Plusieurs CPE ont aussi des pages publiques sur Facebook où ils tiennent les parents et la population informée (Salut la gang du CPE-BC Sous le bon toit). Cherchez celle de votre quartier dans le moteur de recherche.

Des grands rassemblements sont mis en place dans la plupart des régions du Québec le 7 février prochain afin de faire part de notre mécontentement face aux compressions annoncées. Cliquez ici pour voir tous les détails.

Le 7 février 2016, je marcherai fièrement avec mes deux enfants. Et vous? Y serez-vous?