Dans la dernière décennie, j’ai eu trois beaux enfants. Je les ai conçus, portés, expulsés, allaités, alouette. Trois fois. Ce qui veut aussi dire trois congés parentaux. Trois pauses d’un an de ma carrière. Don’t get me wrong, j’ai adoré m’occuper de mes enfants chaque fois. Je remercie le Bon Dieu d’être née dans une province qui reconnaît l’importance de permettre aux femmes et aux hommes de rester à la maison avec leurs bébés sans avoir à abandonner leur vie professionnelle. Par contre, trois congés parentaux, ça veut aussi dire trois retours de congé. Et ça, disons que c’est moins divin comme expérience (dans mon cas).

J’aime d’amour mon milieu de travail. J’y étais avant d’avoir des enfants et, même si j’ai eu des doutes au fil des années, j’y suis toujours restée par conviction et intérêt. C’est comme une histoire d’amour pleine de clichés : lors de notre rencontre, j’étais une jeune femme naïve avec les yeux remplis d’étoiles. Au fil des années, des épreuves, des victoires et des déceptions, je suis devenue un peu moins innocente, un peu plus ambitieuse, et tellement plus éparpillée. #ThanksToMyMommyBrain

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Le problème avec ces retours de congé parentaux, quel que soit l’environnement de travail, aussi aimé et génial puisse-t-il être, c’est que le temps n’y a pas été mis sur pause. Il n’y a que le parent, avec son manque de sommeil, son petit vomi sur l’épaule et ses marches au parc, en poussette, qui ont pris une pause de la vie professionnelle. La vie professionnelle, elle, elle a continué de vivre, d’évoluer, de se métamorphoser, de prendre de nouvelles habitudes.

Chaque retour me demandait de revenir dans un milieu familier mais ô combien différent, où je devais tout remettre en question ce que je croyais savoir, constamment. Un milieu dans lequel mes visites à la machine à eau étaient souvent des moments awkward de rencontres fortuites avec des collègues inconnus. Un milieu dans lequel je devais effectuer un travail avec toute mon expérience et mon bagage, mais avec une constante crainte de ne pas dire ou faire la bonne chose (perfectionniste much?).

Je crois que, même si la société a fait un chemin monstre en termes de congé parental, il est pertinent d’aspirer au jour où les nouveaux parents pourront réintégrer sans heurt leur vie professionnelle, sans avoir l’impression d’avoir perdu quoi que ce soit. Un jour, quelqu’un m’a dit : quand une femme part en congé de maternité, il faut l’interpréter comme une démission, suivie d’une potentielle réembauche. J’espère qu’un jour, nous pourrons entendre plutôt l’inverse lors de nos discussions fortuites devant la machine à eau.

Comment s'est passé votre retour de congé parental?