Mes plus beaux souvenirs de jeunesse sont reliés à la fête de Noël, aux cadeaux, aux célébrations entourant cette fête, aux rassemblements de famille, aux cadeaux, aux soirées remplies de robes de velours et de dentelles avec un feu dans la cheminée, mais surtout aux cadeaux. 
 
Alors quand j'ai eu des enfants, c'était évident pour moi que je ferais n'importe quoi pour que mes enfants puissent conserver avec eux la même magie, les mêmes souvenirs indélébiles qu'ils chériraient jusqu'à l'âge adulte. Ce que j'étais prête à faire incluait d'être un peu flexible sur ma valeur d'honnêteté et de transparence avec mes enfants. Je suis consciente du privilège que j'ai d'avoir ce choix, et aussi consciente que cette croyance n'est pas partagée par tous.

Crédit : Giphy
 
Le mensonge est venu facilement quand est venu le temps d'expliquer le pourquoi du comment de la belle fête de Noël à mes enfants. Tant qu'ils étaient petits et facilement émerveillés, je me suis plu à jouer dans toutes les sphères du mythe, soit la lettre au père Noël avec les cadeaux tant désirés, les cadeaux livrés pendant la nuit, les biscuits et le verre de lait consommés (mais PAS les lutins dont on a réussi à se tenir loin sauf UNE misérable fois où le lutin oubliait tous les soirs de faire des mauvais coups). 
 
Mais une petite voix derrière mon oreille me disait toujours, un peu plus fort chaque année, qu'éventuellement, il faudrait bien que je révèle à mon plus vieux que le père Noël habite moins loin qu'il ne pense. J'angoissais à l'idée de lui révéler l'étendue de ma fourberie. J'étais aussi incertaine de la limite entre maintenir la magie de Noël et lui mentir éhontément lorsqu'il posait des questions.

 

Allait-il m'en vouloir? 
 
Il y a 2 ans, quand il avait environ 7 ans, il a commencé à se poser des questions, certains parents d'amis à l'école ayant déjà fait le choix que je me répugnais à faire pour le moment. À cette époque, j'avais décidé de répondre directement à ses questions en maintenant le mythe vivant, en lui mentant ouvertement. Je me souviens encore de la facilité avec laquelle j'avais réussi à le convaincre que le père Noël existait réellement. Ça m'avait réconfortée dans mon choix, mais c'était la première fois que je mentais suite à une remise en question de sa part. 
 
Mais la question demeurait, jusqu'où je devais aller? Je traçais la ligne de la supercherie à quel endroit?
 
Alors cette année, quand il s'est mis à discuter de l'existence du père Noël avec ses amis à l'école, à la remettre en cause, et qu'il s'est mis à poser des questions le soir au souper devant ses plus jeunes frères et sœurs, j'ai pris la décision de come clean. Je l'ai pris à part, loin des oreilles encore innocentes de mes plus jeunes, et j'ai prononcé les mots que je craignais.   
 
Le père Noël n'existe pas, tu as raison.

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Sa réaction a été de la fierté! Il était vraiment fier d'avoir raison, d'être arrivé sans nous à cette conclusion. Il trouvait que c'était impossible qu'il existe, que tous les cadeaux qu'il apportait étaient vendus dans les magasins. Quand j'ai creusé la discussion avec lui, il a quand même mentionné qu'il aurait préféré que je sois honnête avec lui, il y a 2 ans, quand il m'avait posé la question (il s'en souvenait!).
 
J'ai cru entrevoir une pointe de déception dans le coin de son œil droit, et ça m'a quand même ébranlée un peu. Avec le recul, je ne crois pas que je changerais quoi que ce soit, je suis contente qu'il ait eu encore deux Noëls magiques de biscuits mangés à moitié pendant la nuit de Noël (chanceuse, tu mangeais des biscuits pendant que je dormais!). 

Je continue de croire fermement que le mythe du père Noël, mythe du monsieur sympathique qui dédie son existence à apporter la joie dans la vie des enfants, demeure une bonne chose, dans cet univers où c'est trop souvent chacun pour soi.

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Comment gérez-vous la croyance du père Noël?  Est-ce que vous avez des remords quant aux mensonges que l'on raconte à son sujet?