​ATTENTION : Le texte qui suit donne des exemples qui mettent le fardeau de la charge mentale sur la femme puisque dans la majorité des cas, cette charge est supportée par cette dernière. Cela ne veut en rien dire que cette charge ne peut être vécue par l’homme.

Si vous n'avez pas lu la première partie, faites-le ici.

Quand j’aborde le sujet de la charge mentale, j’ai remarqué que trois choses qui se produisent...

1. Elle est souvent associée avec le lâcher-prise, la performance, et le leadership.
Il y a des situations où on peut l’appliquer. Par exemple :

Chez moi, comme dans beaucoup de familles, je suis de celles qui pensent à acheter des sandales en avril. Pourquoi? Simplement pour avoir plus de choix de pointures, plus de choix de modèles et éviter d’avoir à faire 40 magasins pour trouver une pointure qui va faire aux enfants. Mon chum est plus du genre à acheter la paire de sandales en juin. Ce ne sont pas les sandales les plus belles au monde, mais le résultat est là, les petits sont chaussés.

Encore faut-il y penser à acheter les sandales. Qui y pense? Qui rappelle que ce doit être fait? Qui se rappelle de la pointure de chaussure des enfants? Combien de temps faut laisser à l’autre avant de lui rappeler qu’il faut prendre action? Est-ce qu’en juin, c’est finalement maman qui court partout pour trouver les sandales de la bonne pointure parce qu’elle a voulu laisser faire papa et « qu’il n’y a pas pensé, qu’il a oublié »? Pourquoi, dès le départ, quand maman parle de changer les sandales, papa ne prend pas l’initiative de dire, oui, je m’en occupe?

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Il y a d’autres moments où cette notion de laisser-faire ne peut s’appliquer puisque cette charge va au-delà la performance ou le leadership. Par exemple :

Le linge des enfants est trop petit. Nous sommes deux à constater que les pantalons des enfants sont rendus des culottes courtes en plein mois de janvier. Pourquoi c’est toujours la même personne qui pense à acheter des nouveaux pantalons? Pourtant, les deux partis voient qu’ils sont trop courts, non? C’est la même chose pour les rendez-vous. Nous sommes tous les deux conscients que nos enfants ont des rendez-vous annuels (dentistes, optométriste, médecin, vaccins) qui doivent être pris. Pourquoi est-ce toujours la même personne qui y pense et qui agit?

2. La charge mentale s’accompagne souvent avec des phrases du genre : « Oui, mais quand moi je le fais, ça fait pas ton affaire pis tu le refais. Fait que maintenant, je le fais plus ».
Est-ce que c’est possible qu'après tant d’années de pratique on maîtrise l’art de plier les serviettes? Savoir quelle est la façon la plus efficace de les plier pour la rapidité et le fait que ça entre dans la penderie? Pourquoi ne pas simplement s’informer sur la façon de le faire? Tout le monde va être satisfait et une partie de la charge sera partagée.

Je vais fournir un exemple pour la gent masculine. Parfois, quand c’est imagé pour nous, on peut plus s’approprier le contenu du discours. C’est comme si votre blonde décidait de vous passer un wellé. Pendant qu’elle s’affaire à la tâche, vous lui donnez des indications sur comment bien le faire, par exemple : « plus vite, plus fort, moins fort, plus en bas, mets ta main comme ça. » C’est certainement pas pour son confort qu’elle fait des pieds et des mains pour satisfaire du mieux qu’elle peut son homme. Non, puisqu’après tant d’années de pratique, il sait qu’elle est la meilleure façon d’avoir du plaisir et d’éjaculer. Alors, si sa blonde finissait par lui dire : « Bien moi quand je le fais, té pas content pis tu me dis comment faire, fait que fini-toé à mitaine! » Comment vous vous sentiriez? Le résultat immédiat sera le même, vous finiriez par jouir, mais à long terme, il y aura certainement de la frustration qui commencera à s’installer.

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3. La troisième, c’est se faire dire que ce qu’on vit, ça existe pas, qu’on chiale pour rien ou le ventre plein quand il y a un réel mal-être et parfois même épuisement.
Je trouve que c’est celle qui fait le plus mal et qui invalide le plus la charge mentale. C’est lourd avoir à penser à tout, tout le temps. Qui nous rappelle à nous les choses à faire et quand les faire? Personne. On y pense seule et souvent pour deux.

Je pense que la réaction de déni vient du fait que la charge mentale n’est pas quelque chose qui est mesurable, tangible. Ce sont des accumulations de petites choses qu’on ne voit pas ou qu’on tient pour acquises. Le genre de choses qui se fait « naturellement » pour nous les femmes, mais c’est faux. On le fait parce que personne d’autre ne va le faire à notre place. Comme une inscription à une activité, le paiement d’une facture, une rencontre de parent, un renouvellement de carte.

Tout ça, c’est bien beau, mais on fait quoi? C’est quoi la solution magique? C’est à ça que servira la partie 3...

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