L’autre jour, j’étais à l’aéroport et devant moi, il y avait une maman visiblement monoparentale, ses parents et son enfant. Les quatre étaient pris dans la très longue file matinale qui mélange gens d’affaires qui doivent faire un in et out à Toronto et gens qui partent dans le sud. Même si c’est vraiment tôt, c’est quand même un de mes mélanges favoris. J’étais donc là, à boire mon smoothie sans paille les deux yeux bouffis de m’être levée si tôt et je faisais ce que j’aime le plus faire en public, écouter les conversations autour de moi.

La mère donc passait visiblement une mauvaise journée, sa valise était trop lourde pour elle et son enfant et elle a dû vider deux ou trois kilos de la valise pour les mettre dans les bagages à main. Ça avait l’air de la fâcher pour vrai. Bon ça arrive, si je commence à faire la liste de toutes mes bad lucks d’avion, j’écris un livre et pas un article sur un blogue.

Bon on était dans du bon 20 minutes d’attente et elle n’arrêtait pas de chialer à son enfant sur toute. « Voyons tiens-toi droit », « tient ton manteau, j’ai déjà assez d’affaires », « saille avance là, traîne pas les pieds », « voyons pourquoi tes souliers sont pas bien attachés », « oussé que tu as mis telle affaire là, tu peux pas tenir juste une chose ». Mais comme sans arrêt, je me souviens plus de chacune de ses phrases, mais rapidement l’attente s’est vraiment transformée en hyper grand malaise pour moi et ma soeur, mais aussi pour beaucoup de gens autour, les parents de la mère qui voyaient tout le tralala.

Je sais vraiment que c’est difficile de gérer le stress, surtout le stress de partir en voyage avec un jeune enfant, surtout quand on commence la journée avec une drôle de bad luck de valise (qui n’est franchement pas si pire, on s’entend) pis toute, sauf que ça me choque chaque fois que je croise un parent qui parle à son enfant comme s’il était un animal pis ça me fait de la peine. Je revois des patterns de violence bien installés dans ma maison quand j’étais petite. Je vois aussi un manque de compréhension de ce que c’est, être un enfant. Mon propre enfant me le répète souvent qu’il est un enfant, et qu’à cause de ça, c’est difficile pour lui des fois de comprendre comment faire des choses.

Et je ne peux qu’être d’accord. C’est dur à changer ce genre de comportements et je suis loin d’être parfaite, surtout à l’heure du dodo ou ma mèche est plus courte, mais ça ne dure jamais un vingt minute de bullying sur tout ce que mon enfant fait, je suis capable de séparer ses comportements déplaisants du reste de son être et sa job d’humain, c’est d’apprendre à vivre en société pas être ma poubelle de stress dans laquelle je déverse tout ce que j’ai comme rage.

C’est banal, mais si on essaie en tant que société de faire attention à la façon dont on parle à nos enfants, je suis pas mal certaine qu’on va en faire des petits bouts d’humains vraiment plus heureux et bien dans leur tête.

Mais peut-être aussi que je me trompe.