J'ai lu dans le Journal de Montréal il y a deux jours que le 28 mars dernier accouchait à l'hôpital régional d'Edmundston au Nouveau-Brunswick une jeune femme qui avait appris la veille que le coeur de sa fille avait arrêté de battre, à 5 mois de grossesse.

Cette femme a mis son enfant au monde, l'a certainement collé, pleuré, embrassé et observé chacun de ses traits pour se souvenir jusqu'au moindre petit détail. Compter ses doigts et ses orteils, toucher sa peau blanche et froide qui aurait dû être chaude et rosée. C'était à la fois la première fois et la dernière fois qu'elle la voyait. Puis, est sûrement venu le moment de remettre l'enfant au personnel médical pour qu'une autopsie soit pratiquée sur son petit corps. Moment crève-coeur d'adieux qu'on n'est jamais prêts à faire.

Des papiers ont été signés, la famille voulait récupérer le corps pour offrir à leur petite Floralie une cérémonie funéraire et suite à l'incinération, la placer dans une urne qui serait restée auprès de la famille pour toujours. Cette famille a cependant eu l'horreur d'apprendre qu'une « erreur de manipulation » a été commise à l'hôpital et que le corps de Floralie a été égarée. Les responsables croient qu'elle a été accidentellement incinérée.

Je n'ose même pas imaginer le sentiment de cette maman, de ce papa, de cette famille qui s'est fait arracher son enfant deux fois plutôt qu'une. Je n'ose même pas imaginer le degré de difficulté supplémentaire que ça ajoute au déjà périlleux deuil périnatal. Enlever le droit à cette maman de se recueillir auprès de sa fille et de garder ses cendres précieusement, ça me laisse sans mot.

Je comprends la notion d'accident. Je comprends que l'enfant n'a pas été délibérément jetée contre la volonté de la famille. N'en demeure néanmoins que cet incident aurait pu être évité et ainsi ne pas rajouter une couche sur un évènement qui est déjà extrêmement dramatique et difficile à vivre.
J'espère que les parents obtiendront les réponses à leurs nombreuses questions et qu'ils pourront vivre leur deuil comme il se doit. 

Floralie, tu es aimée et tu ne seras pas oubliée.