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D'abord professionnelle de la santé en périnatalité et santé reproductive, Mélina Castonguay est également accompagnante à l’interruption de grossesse et à l’avortement. Puisque j’ai découvert cette profession il y a quelque temps, j’ai donc pensé m’entretenir avec elle.

Quelle a été ta formation pour devenir accompagnante à l’interruption de grossesse?

Pour l’instant, il y a peu de formations offertes puisque c’est très récent au Québec. J'ai donc dû faire de l'autoformation en me basant sur mon baccalauréat en pratique sage-femme. C’est pour cette raison que j’ai obtenu des subventions pour créer une formation basée sur les connaissances scientifiques. La formation d’une durée de 40 heures vise la compréhension du déroulement d’une interruption de grossesse, ainsi que l’accompagnement global de la personne. La formation permet d'obtenir la certification de Doula à l'interruption de grossesse à l'avortement – niveau 1 après la réussite d'un examen.

Qu’est-ce qui t’as amenée à faire cette formation en tant que sage-femme?

J’ai eu un intérêt pour l'accompagnement lorsque j’ai fait mon baccalauréat comme sage-femme. Même si les deux formations peuvent paraître en contradiction, ce n'est selon moi pas le cas. Dans l’histoire, les sages-femmes étaient généralement celles qui étaient impliquées dans les interruptions de grossesse. La question est donc à partir de quand les sages-femmes ont cessé de s’intéresser à la question. Avec ma formation, j’arrive à comprendre toutes les étapes de la grossesse y compris les interruptions. 

Est-ce que tu peux être présente tout au long de la procédure ou est-ce que tu dois sortir pour être certaine que la femme n’est pas influencée dans sa prise de décision?

Puisque les personnes ont le droit d’être accompagnées lors d’une interruption de grossesse, je peux être présente à toutes les étapes. Cependant, certaines cliniques ou certains médecins ne sont pas à l’aise que les femmes soient accompagnées. Ça ne fait pas encore partie de la culture institutionnelle. C’est un peu comme lorsque les papas, historiquement, ne pouvaient pas assister à l’accouchement. Si c’est le cas, l’accompagnante pourra faire les démarches pour s’assurer d’être présente.

 

Crédit:Crédit: Mélina Castonguay

Est-ce que tu fais de l’accompagnement lors des fausses couches?

Oui, je peux accompagner une personne qui vit ou a vécu une fausse couche. En tant que sage-femme, je peux aussi être présente en soutien lors d’autres événements liés à la santé reproductive par exemple : difficultés de conception ou deuil périnatal.

Quel est le suivi post avortement?

Après l’interruption de grossesse provoquée, j’accompagne la personne selon ce qu’elle a vécu et selon ses besoins. L’accompagnement est personnalisé. Cependant, si elle a besoin d’un soutien psychologique, j’invite toujours les personnes à consulter un professionnel

Est-ce qu’il y a un cadre légal à la pratique? Un ordre professionnel? Est-ce que ça rentre dans la pratique d’autres professionnel.le.s?

Pour l’instant les accompagnantes à l’interruption de grossesse ne sont pas dans un ordre professionnel. La profession peut se comparer à celle de la doula. Aussi, la reconnaissance de la formation varie en fonction de l’école où elle a été obtenue. Plusieurs personnes qui sont formées ou qui veulent être formées travaillent déjà dans des domaines liés à la grossesse (sage-femme, infirmière, doula, etc.). Il faut savoir que la formation d'accompagnante compte pour la formation continue de plusieurs professionnels tels que les membres de l’ordre des infirmières du Québec.

Combien coûtent les services d’une accompagnante?

Puisqu’il s’agit d’un service offert au privé, en l’absence de financement public, le prix varie en fonction des services reçus. Le prix varie aussi d’une accompagnante à l’autre. Il est aussi possible pour une accompagnante de créer un fonds pro bono pour pouvoir offrir le service à tous.

Comment les gens te contactent habituellement?

Pour l’instant c’est par le bouche-à-oreille [ou par un texte sur TPL Moms], puisque les gens ne sont même pas au courant que ce type d’accompagnement existe. Plus la profession sera connue, plus les femmes pourront trouver une accompagnante par une recherche en ligne.

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