Je ne sais pas si c’est mon peu de patience qui s’effrite à vitesse grand V ou ma tolérance qui se fait quasi-inexistante, mais je suis presque incapable de gérer les commentaires non sollicités que je reçois.

J’ai déjà parlé ici de mon grand qui se laissait pousser les cheveux. C'est son choix à lui. Récemment, j’ai été confrontée à une situation …. presque irréelle. Quand l’éducatrice du service de garde a demandé à me parler... De la longueur des cheveux de mon enfant.

De comment « il faisait donc pitié » pour reprendre ses mots « doux ». Elle m'a aussi expliqué que je ne me rendais pas compte de comment la longueur de sa blonde chevelure l’importunait. Et a ajouté que je devais faire quelque chose.

Avez-vous déjà vu un.e adulte se braquer, se fermer totalement à une conversation? Les bas croisés, le dos droit, des yeux vraiment pas contents? C’était pas mal moi à ce moment-là.

Je n'ai rien contre les opinions différentes. Un garçon aux cheveux longs, ouais : ça fait jaser. Beaucoup trop, pour ce que j'en pense. Mais le malaise, l’inconfort des autres, ça ne m’appartient pas. Et je n’ai pas envie de me le faire garrocher en pleine face.

Et là, quand j’ai su que l’éducatrice faisait ce genre de commentaires directement à mon enfant depuis quelques semaines déjà, je l’avoue: I lost it.

Ouf! On va garder ça simple: il ne t’a pas demandé ton opinion sur ses cheveux, il ne veut pas savoir ce que tu en penses, c’est lui qui les porte. Sur sa tête. Son corps. À LUI.

Mais qu’est-ce qui pousse #LesGens à donner sans cesse leur opinion sur le corps et les goûts des autres sans qu'on leur demande? Éclairez-moi quelqu'un, s'il vous plaît, parce que je cherche encore la réponse.

Mais je n’ai pas eu le temps de chercher ben ben longtemps qu’un autre incident du genre m’est arrivé. Eh oui, AGAIN.

Je me suis séparée cet hiver. Je n'avais pas tant envie d’en parler. J’ai fait ça presque caché, très subtilement. Pas d’annonce Facebook ou rien. Puis, la vie étant ce qu’elle est (et pas juste un ramassis de mauvaises choses), j’ai revu un gentil quelqu’un de mon passé et ça n'a pas été très long avant que l'amour s'installe.

Why not coconut? C’est ça que je me dis. Toute heureuse, j’ai partagé la bonne nouvelle parce que j’avais envie de dévoiler une parcelle de mon bonheur. Et là PAF! Je reçois ce commentaire :

« Ouin. Tu te remets vite en couple. J’espère que tu fais attention à ton fils là-dedans! »

Wo, minute. Quoi? Pardon?

À quel point c’est intrusif? À quel point c’est borderline insultant? À quel point, c’est donben pas de tes affaires?

Une des choses que je déteste le plus en ce monde, c’est de devoir me justifier ou de rendre des comptes. Et là, je me sentais obligée de le faire. Obligée d’expliquer comment j'ai rencontré et revu mon homme. Qu’on se connaissait depuis longtemps. Que non, j’ai pas imposé ma relation à mon enfant. Que j’ai pris mon temps.

Un peu comme mon fils, je me suis sentie comme si on me rentrait une opinion au fond de la gorge.

Je comprends que la vie, c’est pas un long fleuve tranquille. Des gens à qui tu ne demandes rien vont toujours croiser notre chemin et nous déverser leur opinion, même si on ne le veut pas vraiment. Mais y'a pas un moyen, quelque part, d’essayer de changer cette mauvaise habitude?

Don’t get me wrong : je l’ai déjà fait. Je le fais encore quelques fois. Mais j’essaie de faire attention. J'essaie vraiment fort de me demander « est-ce que c'est nécessaire que je donne mon opinion sur ce sujet? » avant de forcer quelqu'un à entendre ce que j'ai à dire.  

Parce que mon opinion, elle n'est pas toujours la bienvenue. 

Et la vôtre non plus.