La prochaine campagne de vaccination contre la grippe commencera le 1er novembre prochain. Chaque année, je vois et j'entends le même type de commentaires à propos du vaccin:

« Le vaccin n'est même pas efficace. »

« J’attrape jamais ça, moi, la grippe. »

« La seule fois où j’ai attrapé la grippe, c’est l’année où je m’étais fait vacciné.e. »

« Blablabla...  *grosse théorie du complot contre les Big Pharma* »

Je ne vais pas prendre le temps ici de démentir chacun de ces points, car un excellent article avait déjà été publié sur le blogue à ce sujet. De plus, vous pouvez vous-même facilement faire de la recherche non biaisée sur les vaccins.

Ce que je désire aujourd’hui vous partager, c’est mon expérience à ce sujet.

J’en ai parlé à plusieurs reprises, j’ai accouché en septembre 2018 de mon garçon Théodore à 28 semaines de grossesse. Nous avons passé 76 longs jours à l'hôpital, et 3 semaines avant Noël, nous sommes rentrés à la maison. J’ai tout fait pendant ces premiers mois pour protéger la santé fragile de mon mini-bébé. Aucune sortie en public, très peu de visite à la maison et un temps des Fêtes à éviter les rencontres de famille. On m’avait bien avertie à l'hôpital que les poumons immatures de mon garçon devaient éviter les microbes à tout prix. 

Mais voyez-vous, j’ai un garçon plus vieux qui fréquente la garderie. Et qui dit garderie, dit incubateur à microbes. Nous lui avons bien fait comprendre qu’il devait se laver les mains dès qu’il revenait à la maison et qu'il ne devait pas toucher à son petit frère. Mais, début février, nous avons appris qu’un copain dans son groupe avait attrapé l’influenza. La grippe. 

Ça n’a pas pris 2 jours avant que la santé de mon petit bébé dégringole. Sans le savoir, son frère avait ramené sur lui cette vilaine maladie à la maison. Et pour un très grand prématuré, la grippe, c’est dangereux. Dangereux comme dans ça peut être mortel.

Une autre hospitalisation d’une semaine. Une autre longue semaine à voir mon bébé se faire piquer et aspirer et donner des médicaments. Une autre semaine à dormir sur le petit divan bleu loin de la maison et de mon grand. Une autre semaine à angoisser solide parce que la fièvre ne descend pas. À serrer son petit corps amorphe contre moi et à imaginer le pire.

Crédit:Crédit: Marilou Joron

Suite à son hospitalisation, Théodore a vécu les contrecoups de sa grippe pendant près de 2 mois. Deux mois de visites à l'hôpital, de rendez-vous chez le docteur. De médicaments, de pompes, de solution saline. Deux mois à avoir de la misère à respirer et à boire en même temps. À vomir son lait parce qu’il avait trop de sécrétions dans le nez. 

Quand on parle de l’importance de se faire vacciner contre la grippe, on parle surtout de l’importance de protéger les personnes à risque dans notre belle et empathique société. Ça inclut les femmes enceintes, les bébés prématurés, les personnes âgées et celles qui sont immuno-compromises. 

Quand vous dites que ce n’est pas bien grave d’attraper la grippe (et que vous pensez probablement à un rhume, en fait), c’est comme de dire que ce n’est pas bien grave de mettre en danger la vie des personnes qui sont déjà à risque. On s'entend que ce n'est probablement pas ce que vous voulez dire, n'est-ce pas?

Alors cette année, je vous fais une demande spéciale. Prenez la décision que vous voulez, mais pour l’amour, prenez un moment pour considérer vous faire vacciner contre la grippe. Même si ça ne changera rien dans votre vie à vous, ça peut littéralement sauver la vie d'une autre personne.