Plonger mon nez dans les petits cheveux de mes bébés naissants et respirer doucement les effluves sucrées de leur cuir chevelu a toujours réveillé en moi cet amour animal, viscéral particulier et unique que j'éprouve pour mes enfants.

Cet amour si profond qu'il part des tripes, me donnant l'impression que mon coeur va sortir de ma poitrine. Quand on est petit, on ressent aussi un amour spécial envers nos parents. On est dépendant, on les aime vraiment très fort, croyant que jamais on ne pourrait vivre sans eux.

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Puis on grandit, on s'épanouit en dehors de la cellule familiale, on acquiert de l'autonomie. Nos parents sont encore, pour la plupart, les gens qu'on aime le plus. Toutefois, notre amour se transforme.

Aussi, depuis que ma mère est venue habiter avec moi et ma petite famille, j'ai vraiment réalisé qu'elle me porte encore le même amour; celui que j'éprouve pour mes enfants. Quand elle vient doucement me serrer dans ses bras et respirer dans mon cou, je sais quel sentiment brûle dans ses entrailles. Cet amour si puissant qu'il fait presque mal.

Je sais aussi que j'aime ma mère de tout mon coeur, qu'elle occupe une place importante dans ma vie et que je ferais tout pour elle. Mais je ressent un amour différent envers elle. Il est beau et fort, mais moins viscéral et c'est normal.

C'est alors que je me suis vue à travers mes ados. J'ai compris que lorsque j'ai une envie folle de les coller, ils ressentent probablement un malaise. Leur amour pour leur maman s'est transformé alors que le mien est aussi intrinsèque qu'au premier instant.

 

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Et ce sera un petit deuil, j'imagine. Me blottir contre eux en cuillère pour qu'on se raconte notre journée ou juste respirer leur odeur en les serrant très fort dans mes bras sera de plus en plus rare. Ça signifie en quelque sorte que je fais une bonne job de maman. Que je leur ai donné les outils pour se détacher du nid, lentement mais sûrement.

Mon fils de 11 ans me demande encore de dormir avec lui un petit 5 minutes. Certains diront que c'est un caprice, alors que c'est moi qui se gâte en réalité. Je veux m'imprégner de ces moments au maximum. Parce que tout ne dure rien qu'un temps.

Et voilà que je me suis promis, en tant qu'enfant qui a eu la chance d'avoir une maman aimante et présente, de me faire le devoir de la laisser blottir son nez dans mon cou de temps en temps, parce qu'après tout ce qu'elle a fait pour moi, elle mérite bien ça!

Comment vivez-vous le détachement de vos enfants?