Nous sommes très choyées au Québec, car contrairement à nos mères qui n’ont eu que quelques maigres mois de congé de maternité ou même moins, nous avons aujourd’hui la chance de vivre une année complète avec bébé. Rien à envier non plus à nos voisins du Sud ou à plusieurs pays d’Europe de l’Ouest.

Douze mois pour câliner ce petit être tant désiré, le voir évoluer quotidiennement et pouvoir s’exclamer devant chacune de ses prouesses. Par contre, ce congé de maternité vient aujourd’hui, je crois, avec un certain stress de performance. Durant cette année « à la maison », on doit aussi montrer que l’on s’est réalisée pleinement et que bébé a eu une première année de rêve. Pas facile à un moment où la société nous envoie des images de la maternité parfaite, beaucoup plus souvent qu’autrement à travers les différents réseaux sociaux.

Après une recherche non scientifique et en discutant de ce point avec les mamans de mon entourage, plusieurs arrivent à la même conclusion que moi. OUI, nous avons trop pression (et surtout, nous nous en mettons trop sur les épaules). Une amie me racontait même que quelques semaines avant son retour au travail, elle s’est mise à repasser dans sa tête tout ce qu’elle avait imaginé faire durant son congé de maternité. Elle trouvait qu’elle ne s’était pas assez accomplie, qu’elle n’en avait pas assez fait. Viteeeee, plus que quelques semaines! Elle devait rattraper le temps perdu!

Dans pareil contexte, je me suis amusée à imaginer la liste d’éléments (un peu exagérés!) permettant de juger de la « réussite » d’un congé de maternité. 

 

  • Vous êtes passée aux couches lavables dès la deuxième semaine de vie de bébé et avez mis en place une politique zéro déchet. 

 

  • Vous avez perdu votre poids de grossesse et êtes dans une forme olympienne pour votre prochain marathon. 

 

  • Vous avez été masterchef des purées ou la queen de la DME, mais peu importe votre allégeance alimentaire, vous avez cuisiné tous vos fruits et légumes bios. 

 

  • Votre enfant a fait ses premiers cours de natation et a été au sommet de son groupe en tant qu’Étoile de mer.

 

  • Votre enfant a assisté à plusieurs ateliers d’éveil musical. Il connaît déjà la différence entre un rythme lent et rapide et a été introduit à la musique classique du 19e siècle.

 

  • Votre enfant a appris le langage des signes. Encore mieux s'il comprend déjà l’espagnol ou le mandarin. 

 

  • En famille, vous avez déjà visité au moins trois pays différents, idéalement sur plus d’un continent. 

 

  • Vous avez changé de carrière et avez suivi quelques cours à l’université. 

Ah et oui j’oubliais, la superwoman a aussi été la fée du logis durant cette dernière année. Ménage, lavage, épicerie, magasinage… Tout ce fameux travail invisible exécuté sans faute.

Trêve de plaisanterie, ce que je me dis maintenant, c’est que peu importe ce que l’on choisit de faire durant son congé de maternité, on doit le faire pour soi et essayer d’oublier cette pression que l’on se met à tort sur les épaules.

En bout de ligne, j’ai fait plusieurs activités avec bébé, visité quelques coins sympathiques du Maine, et je me suis remise à l'entraînement (nouvelle passion que je me suis découverte). J’ai pensé à bébé, mais aussi à moi. J’ai essayé de trouver mon propre équilibre. La recette n’est pas magique; on a tous nos bonnes et moins bonnes journées, mais il faut essayer de profiter de chacun de ces moments. Et des fois, c’est bien correct de passer une journée à la maison, sans objectif défini et de ne pas être la mère faussement parfaite!  

Avec du recul, je constate que j’ai appris à lâcher prise (en fait, un peu!). Maintenant, je ris de certains trucs qui pouvaient me déranger. Car, NON, je ne serai jamais capable de faire des squats en allaitant et des fois, le régurgi sur une paire de jeans se marie bien au délavé du denim. #newtrend

Comment avez-vous vécu votre congé de maternité?