Voyager dans un autre continent avec un bébé de 1 an et les beaux-parents est une aventure en soi. C'est ce que nous avons vécu il y a 4 ans quand nous avons décidé de partir 2 semaines en France avec les parents de mon chum. Nous avons passé 7 jours à Toulouse puis nous avons loué une péniche (un petit bateau où nous allions vivre ensemble 24h sur 24) pour voguer sur le Canal du Midi. Vous vous en doutez, ce n'était peut-être pas notre meilleure idée.

Nous avions rêvé à toutes ces heures à dériver sur le canal, à admirer le paysage et à contempler les vignobles. Nous voulions vivre au rythme des gens du sud de la France, nous balader main dans la main en dessous des platanes et parcourir de petits villages historiques à vélo. Nous partions à l'aventure, car nous n'avions jamais voyagé avec notre petite.

Tout le long de ce périple, notre fille a été une véritable championne. Elle a été exceptionnelle, malgré le décalage horaire et malgré le fait que nous étions littéralement coincés dans un petit bateau. Cependant, pour ma part, après quelques jours de navigation, j’ai eu un besoin viscéral de me retrouver seule. Devoir vivre dans un si petit espace en compagnie de ma belle-famille était tout un défi. Donc, suite à une dispute avec mon chum, j’ai décidé de partir en promenade. Comme il y a des sentiers qui longent tout le canal, je suis partie faire une balade avec ma fille en poussette.

C'était l'heure de la sieste, j'ai donc pu partir avec mon sac à dos, une bouteille d'eau et une collation, sans trop d'explications. Il était midi. À cette heure, la chaleur peut être accablante. Mais comme j’étais sous les énormes platanes, j’étais à l’ombre. J’ai marché longtemps. Je pensais avoir été claire en disant à mon chum de venir me retrouver à la prochaine écluse (il y a plusieurs écluses à traverser tout au long du canal).

Cependant, il semblerait que le message n'était pas clair. Donc au lieu, de repartir en bateau pour venir me rejoindre, ils sont demeurés sur place à m’attendre. Les heures ont passé. Ma fille dormait comme un ange, alors j’ai continué ma marche. Je me sentais bien, j’avais retrouvé ma bonne humeur. Mais après quelques heures, je me suis questionnée sur leur absence, je ne comprenais pas pourquoi ils ne m’avaient pas rattrapée en bateau. Alors j’ai rebroussé chemin. Ma fille s’était réveillée entre temps et elle gazouillait au chant des oiseaux. C’était le parfait bonheur.

Mais du côté de mon chum et de mes beaux-parents, l’heure était aux inquiétudes. Alors, après 2 heures, ils ont commencé à se poser des questions. Mon chum est parti à notre recherche à vélo, pensant que nous étions au village. Il a ainsi parcouru plusieurs kilomètres et a questionné toutes les personnes sur sa route. Il est sorti des sentiers et est allé dans les petits villages. Plus les minutes avançaient, plus il était persuadé que nous avions été kidnappées. Et pendant ce temps, mes beaux-parents fouillaient mes bagages, car ils pensaient que j'avais fugué (ne me demandez pas pourquoi parce que je suis de nature très calme). Disons que ma belle-mère devait être plus qu'anxieuse. Voyant que je n’avais pas pris mon passeport ni celui de ma fille, ils ont contacté la police locale et ont entrepris des démarches de recherche.

Pendant ce temps, mon chum, après avoir discuté avec des locaux, a décidé de les écouter et de poursuivre sur les sentiers longeant le canal. Après quelques minutes, mon chum m’a retrouvée. C’est la seule fois où je l’ai vu si vulnérable, il était réellement inquiet.

Au même moment, la police nous retrouvait. Je suis retournée au bateau avec la gendarmerie. Mes beaux-parents étaient, eux aussi, rassurés de nous avoir retrouvées. Nous n’avons jamais vraiment reparlé de cet incident avec mes beaux-parents; tout le monde était trop mal à l'aise. Nous avons terminé le voyage sans souci. Je repartirai certainement un jour encore avec eux, mais je ne ferai plus jamais l’erreur de ne pas bien m’expliquer avant de quitter…

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