Les jeux de hasard et moi, ça n’a jamais été le grand amour! À mon plus grand regret, je me suis donc résignée à gagner un jour à la loterie. En revanche, j’ai gagné le gros lot avec ma péridurale en faisant partie de l'infime pourcentage des femmes qui ont eu non pas une ni deux, mais bien trois péridurales pour un seul accouchement!

Vous me jalousez probablement, n'est-ce pas? Ehlala. Si j’avais su avant de supplier pour avoir la péridurale après de longues heures intenses de contractions, j’aurais peut-être essayé de tougher un peu plus longtemps (en étant très courageuse, 32 secondes maximum selon mon évaluation).

Tout d’abord, la bonne nouvelle, c’est que la première péridurale a fonctionné jusqu’à l’arrivée de mon petit bébé: j’ai eu alors droit à une heure merveilleuse et inoubliable avec ma petite fille. Mais une heure, pas une seconde de plus!

En effet, une fois arrivée dans ma chambre, une douleur absolument intenable débuta. Disons que j’avais l’impression de me réveiller après avoir pris la brosse du siècle et pourtant, je venais d'être à jeun pendant neuf mois...

Je ne pouvais ni m’asseoir ni être debout; la seule position possible était allongée. Certes, c’est une position plus que pratique pour dormir, n’est-ce pas? En revanche, pour allaiter pour la première fois, s’habiller ou encore manger, c’est un tantinet plus compliqué…

J’ai malgré tout développé des habilités hors du commun pour réussir tout ça allongée; j’ai d’ailleurs créé le concept « lying-dressing-nursing-food », du bonheur à l’état pur!

Puis, une fois qu’on a accepté de prendre mon cas en main, je suis passée d’un « petit mal de tête dû à la fatigue qui se règle à coup de Tylénol » à « fuite du liquide céphalo-rachidien dans lequel baigne le cerveau qui crée donc des migraines insoutenables pouvant durer plus de 15 jours sans une nouvelle intervention chirurgicale ».

… « céphalo-rachidien »?! J’étais presque honorée d’être diagnostiquée avec des termes scientifiques aussi élaborés!

En gros, c’est le liquide dans lequel baigne le cerveau. Quand un trou se fait par erreur lors d’une péridurale, ce liquide fuit en continu et ne se régénère pas en quantité suffisante pour que le cerveau puisse tranquillement flotter dedans. Juste ça!

En réponse à ce problème, on me proposait de repartir pour une 2e péridurale pour boucher ce fameux trou. Avec la chance que j’avais, étrangement, l’idée de repasser à la loterie pour risquer d'avoir un nouveau problème ne me tentait pas vraiment. Mais j'ai accepté avec toute la force et le courage qu'il me restait.

Quasi instantanément, la douleur a disparu comme par magie; je me suis dit « ENFIN je peux porter ma petite fille chérie dans les bras! C’est parti, on rentre à la maison et on se gâte de saumon et de saucissons! »

Sauf que, contrairement à ce que le médecin me disait en riant lorsqu’il m’opérait : « En 35 ans, ça n'a jamais raté! », les migraines ont repris le dessus, telle une gigantesque massue, alors que je dormais paisiblement et innocemment le temps d’une nuit d’une heure un soir de Noël.

Et comme beau cadeau, j’ai eu droit à une nouvelle soirée à l’hôpital et à une 3e et ultime péridurale. Enfin, la douleur a disparu pour de bon – moyennant une dizaine de jours alitée et m’empêchant, à mon plus grand désarroi, de faire à manger, le ménage, les courses, etc.

Mon seul mandat: profiter enfin de ma petite puce! Heureusement, pour ça, c'était MISSION ACCOMPLIE!

Avez-vous eu des problèmes avec la péridurale?