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Un souvenir cocasse de chien et de cimetière
Crédit: Pexels

Dimanche soir, en entrevue à Tout le monde en parle, Janette Bertrand a lancé plusieurs messages à la population. Un de ces messages était destiné aux femmes, les incitant à écrire. Vous ne savez pas quoi écrire? Commencez par votre biographie, disait-elle, et les souvenirs viendront. Ce message m’a motivé à écrire une anecdote que je trouve cocasse. Et vous savez, j’ai même oublié la COVID-19 pendant l’écriture de cette histoire. Alors je vous lance au défi, femmes, hommes et enfants, d’écrire vos histoires et de les partager. Écrire pour se divertir, pour rire, pour pleurer et surtout, pour s’unir. #JécrisMonHistoire 

Alors voici mon petit récit qui, j’espère, saura vous faire sourire et oublier notre univers pour un instant!

 

L’année, le mois, le jour,  je ne m’en souviens pas. Ce dont je me souviens, c’est d’un genre de court métrage, une tranche de ma vie. Il faisait super chaud, le soleil nous envahissait de ses rayons et d’un sentiment d’invincibilité. Vous savez, ce sentiment qui vous donne l’impression que tout est possible, et que rien ni personne ne peut vous arrêter. Bref, une superbe journée d’été.

J’étais en congé d’études et je ne travaillais pas cette journée-là. Ah, la belle époque! Vous la connaissez, son souvenir peut paraître vieux et jeune à la fois. L’époque où les responsabilités parentales n’existaient pas, où les dilemmes les plus déchirants consistaient à choisir entre « être invité.e ou inviter », « vélo ou voiture », « sieste-sofa ou sieste-lit ». Quelle nostalgie!

Revenons à cette fameuse journée! Je m’étais donné comme mission d’aller visiter la tombe de ma grand-maman-d’amour, car la température était d’une telle beauté que ma grand-mère méritait une petite visite. Alors, je suis partie dans ma vieille Mazda Protege beige avec mon compagnon le plus fidèle (mon chien et mon bébé de l’époque); mon gros labrador noir, dont les bourrelets laissaient deviner son caractère affectueux, me suivait toujours partout. J’étais sa mommy et il ne vivait que pour moi.

Nous étions en route vers le cimetière, un trajet qui prenait au moins 25 minutes en voiture. C’était une journée qui valait la peine d’être appréciée jusqu’au plus petit détail, et j’ai donc décidé de voyager avec les fenêtres baissées, même sur l’autoroute, pour laisser entrer le vent chargé de l’odeur de la liberté (et de l’asphalte).

Arrivés au cimetière, tout était parfait. Les bruits de la ville s’étaient estompés pour laisser la nature et ses attributs nous fredonner une chanson zen. J’ai épousseté la tombe, j’ai raconté à ma grand-maman mes accomplissements (et mes mauvais coups), je lui ai répété qu’elle me manquait! Et puis, ayant épuisé tous mes mots, nous sommes repartis le cœur encore plus léger, et le ventre aussi.

À peine sortis du stationnement, mon chien s’était mis à pleurnicher. Plus on avançait, plus ses pleurs s’intensifiaient. Arrêtés à une lumière rouge, il a tenté de sortir de la voiture par la fenêtre ouverte, ce qu’il ne faisait jamais. Heureusement, il était attaché.

Le trajet du retour lui semblait interminable et insupportable, car il ne cessait de gémir et de hurler. Inquiète, je me demandais ce qui lui prenait, et du coup, je me suis dit que, peut-être, il était possédé parce qu’on revenait quand même du cimetière. Cette pensée que je trouvais drôle et absurde devenait de plus en plus logique, car je n’avais pas d’autres explications à son comportement.

Il ne restait que 5 minutes à rouler avant d’arriver à la maison lorsque mon doux compagnon a révélé sa raison d’être… Le dos bien courbé, du côté passager, mon chien a mis un jet de diarrhée en marche et, tel un sprinkler, a arrosé l’intérieur de la Mazda (avant et arrière, plancher et plafond) incluant sa conductrice, de la tête aux pieds!

Nul besoin de vous expliquer en détail ce que j’ai fait le restant de l’après-midi. Disons que cette superbe journée d’été où les oiseaux chantaient sans cesse, où les couleurs de la verdure vibraient, où l’odeur de vent frais s’imprégnait partout et où les rayons de soleil inspiraient le bonheur a perdu tout son charme avec cette gifle de merde!

 

Pour une histoire plus sentimentale, je vous invite aussi à lire ma Lettre à ma mémé qui nous revient de temps en temps

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