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J’ai enfin réussi à allaiter
Crédit: Pixabay

Quand l’article sur mon deuil d’allaitement a été publié, j’ai reçu une grosse vague d’amour. Vous avez partagé vos histoires, vos déceptions, vos réussites. Certaines m’ont retrouvée sur les réseaux sociaux, elles m’ont remerciée d’avoir parlé publiquement de ce qu’elles avaient vécu. Nous avons jasé sans filtre et sans jugement. Sans le savoir, vous m’avez fait un bien immense. Vous m’avez aidée à fermer ce chapitre de ma vie. Quand l’article est sorti, ma fille se faisait hospitaliser; alors que j’étais fatiguée et stressée, mon corps avait atteint sa limite et ne produisait plus de lait. Un peu ironiquement, vos messages m’ont donné la petite tape dans le dos dont j’avais besoin à ce moment pour repartir ma lactation et continuer mon allaitement. Je vous remercie.

 

Il y a quelques semaines, je vous partageais le récit de mon premier allaitement ou plutôt du deuil que j’ai dû en faire. J’avais un puissant désir d’allaiter, mais une montée laiteuse très tardive et un bébé qui pleurait à la vue de mon sein m’ont vite fait descendre de mon petit nuage. Quand j’ai appris que j’étais de nouveau enceinte, la question ne s’est même pas posée: je voulais allaiter.

 

Remplie de vouloir et surtout d’espoir, je me préparais à réussir mon deuxième allaitement comme si je partais en guerre. Le facteur le plus crucial qui a fait «échouer» mon premier allaitement a été ma montée laiteuse tardive. À ce moment-là, j’étais déstabilisée, je ne pensais pas que j’allais avoir ce problème vu que mes seins coulaient depuis le début de mon troisième trimestre.

 

Après avoir discuté avec mon médecin, j’ai commencé à prendre des produits naturels quelques jours avant mon accouchement pour booster l’arrivée de ma montée laiteuse. J’avais même apporté des biscuits de lactation à l’hôpital pour aider à ma production. Je n’allais pas vivre le même problème qu’après mon premier accouchement; j’étais prête!

 

J’ai accouché d’une belle petite fille en santé un mercredi midi ensoleillé. Encore une fois, ma fille ne m’a pas grimpé dessus pour aller téter mon sein durant le peau à peau comme j’aurais espéré. Quand on m’a transférée dans ma chambre, les infirmières se sont vite empressées de la mettre au sein. À deux heures de vie, j’ai allaité ma fille sans problème, à mon grand bonheur, et l’aventure commença pour nous.

 

La première nuit à la maison fut difficile. Je n’avais plus de colostrum et j’attendais ma montée laiteuse. J’étais prête et je suivais les conseils de ma marraine d’allaitement. Je mettais ma fille au sein à tout moment et la laissais téter pour stimuler. Un cirque fatiguant qui a duré entre 22h et 4h du matin. Épuisée, j’ai réveillé mon mari pour qu’il lui donne un biberon. J’ai pu me reposer et continuer de la mettre au sein à mon réveil.

 

J’ai eu ma montée laiteuse quelque part entre le samedi et le dimanche. J’ai crié victoire à l’intérieur, mes efforts étaient récompensés! Ma marraine d’allaitement est venue me visiter dans les premiers jours à la maison. Avec sa douceur et son calme réconfortant, nous avons testé différentes positions d’allaitement pour choisir celle qui allait nous convenir le mieux. Elle regarda ma prise au sein et me donna plein de trucs pour les semaines à venir.

 

Trois semaines plus tard, nous avons dû faire hospitaliser ma fille. J’avoue que je n’en menais pas large à ce moment. Malgré ma fatigue, je n’arrivais pas à trouver le sommeil, trop stressée à regarder le petit moniteur qui s’agitait à tous les instants. J’ai poussé mon corps à ses limites. Il avait besoin de repos et comme si ce n’était pas assez, il a arrêté de produire du lait. J’étais face à un dilemme : j’arrêtais mon allaitement ou je me battais pour repartir le tout. J’ai persévéré. Je passais mes soirées avec ma fille accrochée au sein pour stimuler. J’ai recommencé à prendre des compléments naturels, j’ai tiré du lait pendant des heures. Ce ne fut pas facile, mais j’ai pu continuer d’allaiter.

 

Je ne vous mentirai pas : les six premières semaines ont été difficiles. Entre stimuler ma fille pour qu’elle reste réveillée pour boire, garder ma production, ses réveils très – trop – fréquents la nuit, les tétées groupées, j’ai songé souvent à abandonner. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai fredonné Solsbury Hill durant les boires de nuit pour me donner le courage de continuer.

 

Je sais que mon histoire n’est pas la plus belle histoire d’allaitement et certains diront que je me suis donné du trouble. Il ne faut pas oublier que je n’avais pas allaité ma première; tout était nouveau pour moi, dont faire tous les réveils. On avait divisé les nuits avec mon mari pour permettre à chacun de dormir. C’est d’ailleurs ce que j’ai trouvé le plus difficile : devoir me réveiller pour tous les boires.

 

Je me suis outillée pour réussir, car je voulais allaiter. J’ai parlé avec mon médecin, je suis dans un groupe d’allaitement, j’ai mes produits naturels au besoin, une marraine d’allaitement toujours présente et du soutien de mes proches. Et malgré mes petits désagréments, j’ai un très bel allaitement. Je n’ai jamais eu de douleurs, la prise au sein a toujours été bonne et j’ai une bonne production.

 

Nous sommes maintenant à la moitié de notre aventure, de l’objectif que je me suis fixé. Ce sont nos petits moments de bonheur, rien que tous les deux. Je tombe en amour chaque moment qu’elle arrête de boire pour me faire un sourire, comme je me l’étais imaginé. Je suis heureuse et je compte profiter de mon allaitement jusqu’au dernier boire.

 

 

NDLR: L’allaitement est un choix personnel; c’est correct de vouloir allaiter et c’est correct de ne pas vouloir allaiter. Chaque parent fait ce qui est le mieux pour lui/elle et pour son enfant. Pour prendre une décision éclairée, vous pouvez notamment consulter Passeport Santé.

 

Vous avez une histoire à partager? Écrivez-nous au info@tplmag.com

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