Durant ma première session à l’université, j’ai rencontré une merveilleuse petite dame qui deviendrait rapidement une très bonne amie à moi. D’année en année, nous nous sommes rapprochées et nous avons tissé des liens autour de nombreux brunchs, soirées-causeries, épisodes de Gilmore Girls, et de BEAUCOUP de nachos.

Comme la vie fait bien les choses, nous avons mis en branle nos projets bébé en même temps. Bébé 1 pour moi, bébé 2 pour elle. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme dans les films. J’ai eu la chance de tomber enceinte très rapidement tandis qu’elle se faisait narguer mois après mois par des tests négatifs.

Lorsque je lui ai partagé ma bonne nouvelle (évidemment qu’elle s’en doutait!), elle était presque plus heureuse que moi de cette grossesse. J’étais au courant qu’elle et son conjoint essayaient d’agrandir la famille, et même si je savais qu’elle ne m’en voudrait jamais d’être enceinte, j’avais tout de même un petit pincement au coeur à l’idée de lui annoncer. Je ne voulais tellement pas lui faire de peine ou la narguer avec mon bedon arrondi.

Tout le long de ma grossesse, je me suis demandé si je devais garder certaines informations pour moi. Comment pouvais-je oser me plaindre de mes maux de cœur, de ma fatigue et de mon appétit à la dérive alors qu’elle aurait tout donné pour être à ma place? Comment pouvais-je oser lui dire que je trouvais difficiles ces premières semaines avec bébé, alors qu’elle rêvait elle aussi de cajoler un nouveau-né?

Malgré tout ce qu’elle vivait, elle accueillait tous mes découragements et mes incertitudes avec tendresse, empathie et humour. Même si ça doit encore la ronger de l’intérieur parfois, elle ne m’a jamais fait sentir, ne serait-ce qu’une microseconde, que je n’avais pas le droit de me plaindre. Pas une seule fois je n’ai regretté lui avoir parlé de quelque chose.

Aujourd’hui, je veux la remercier pour son oreille attentive, sa compassion et ses petits trucs de maman du quotidien. Je veux qu’elle sache à quel point elle est importante pour moi et à quel point je lui suis reconnaissante de me permettre de vivre tout ça en sa compagnie. J’ai la chance de pouvoir compter sur elle et de lui partager absolument tous mes états d’âme. Les plus beaux comme les moins glorieux, sans filtre et sans gêne, à 6h du matin comme à 22h le soir. Je sais que ma fille pourra toujours compter sur la meilleure matante de cœur de tout l’univers.

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