Je vois l’automne arriver et j’ai une petite boule qui s’installe dans mon estomac. Les petits virus. Les foutus petits virus.

Mon angoisse s’est déclenchée lundi, quand la garderie a appelé pour mentionner que ma fille venait de vomir. Mon cerveau, alarmiste, s’est tout de suite convaincu qu’elle avait la gastro, même si l’éducatrice mentionnait qu’elle avait un bon état général et que c’était peut-être juste le stress du nouveau groupe ou les ananas. C’est d’un pas accéléré que je me suis rendue à ma voiture, un sac de plastique, des gants et masque à portée de main. Est-ce que ça paraît que j’ai attrapé toutes les gastros de ma fille jusqu’à présent?

Mais bon, une fois à la maison, elle était débordante d’énergie et c’est passé aussi vite que c’est arrivé. Fausse alerte (fiou).

À mon ancien emploi, mon conjoint et moi, on s’échangeait les maladies, non sans conséquence sur nos banques de vacances qui diminuaient à vue d’œil, comme nous n’avions ni un ni l’autre la flexibilité du télétravail. Je n’ai pas besoin de préciser que, comme pas mal tous les enfants, la première année de garderie était assez catastrophique côté microbes (avec 5 otites en 2 mois en plus!), alors se relayer, c’était essentiel.

Comme mon conjoint travaille dans une usine sur des horaires atypiques et que je suis pour un temps indéterminé en télétravail, le choix est logique pour le parent qui s’occupe de l’enfant malade : moi. En fait, c’est presque toujours ça depuis la dernière année, comme j’ai un nouvel emploi super flexible, avec des gestionnaires compréhensifs et que je peux aussi travailler de la maison.

La Covid nous a donné un bel aperçu de la conciliation travail-famille, à travailler avec ma fille sur les cuisses ou en vidéoconférence avec de la pâte à modeler dans la main… Sauf que. C’était bien, 3 mois. J’ai aimé être avec ma fille. Mais avec les microbes ET les retraits pour symptômes semblables à la Covid, oh que je redoute comment ça va se passer. Un nez qui coule qui vire en toux, des maux de ventre, de la fièvre soudaine, c’est chose fréquente d’octobre à mars. (Chez vous aussi, n’est-ce pas?) Bien entendu, quand elle ne va pas bien, je la garde toujours avec moi. J’ai la chance de pouvoir le faire et elle est ma priorité, donc ça va de soi. Mais non, je ne la garde pas avec moi tout le long d’une toux et oui, elle retourne à la garderie dès qu’elle le peut après la fièvre si son état général est bon.

Cet automne, qu’est-ce qu’on fera? Est-ce qu’on devra faire des tests Covid 2 fois par mois et manquer chaque fois 4-5 jours? Est-ce que mes journées de 7h de travail et de 7h de plaisir avec ma fille se transformeront en 14h de jonglage et de compromis? Et si j’arrive à donner mon 100% partout, est-ce que ma santé mentale écopera?

Je pourrai compter sur mon conjoint, c’est certain. Ça reste que l’automne et ses petits virus m’angoissent. Encore plus dans le contexte actuel.