N.D.L.R. Vous pouvez lire la partie 1 de ce texte juste ici.

Je me souviens d’une sortie scolaire. Nous étions allés en nature pour faire du canoë, du kayak, monter à cheval, etc. Je m’étais habillé en blanc et mon enseignante m’a dit devant tout le monde : « tu t’es habillé en blanc pour aller à la sortie! T’es pas ben ben brillante toi. » Ensuite, nous devions faire du kayak et je stressais beaucoup, car je ne savais pas nager. J’ai donc pris mon courage à deux mains et je suis allé lui dire que je ne voulais pas aller dans le kayak parce que j’avais peur et je ne savais pas nager. Elle m’a dit : « franchement, une grande grosse comme toi qui fait son bébé lala. Aweille; mets ton gilet et vas-y! Et j’espère que le gilet te va. Sinon, c’est pas grave; vas-y quand même. » J’avais les larmes aux yeux et j’y suis allé. Heureusement, mon gilet m’allait très bien. Mon kayak s’est renversé et j’ai paniqué en dessous de l’eau, car je n’arrivais pas à m’en défaire. Finalement, j’ai réussi à me déprendre et un sauveteur est venu m’aider. Pendant ce temps l’enseignante riait aux éclats. Après elle s’est approchée de moi alors que je reprenais mon souffle et elle m’a dit : « Dommage qu’il soit allé si vite pour te sauver. » Ce soir-là, j’ai tout dit à mes parents. Je me suis mise à pleurer.

Le lendemain matin, sans avoir pris de rendez-vous, mes parents étaient au bureau de la direction et ils étaient vraiment en colère. Ce jour-là, je me suis sentie tellement protégée. Il y a eu des discussions avec cette enseignante, la direction et mes parents. Suite à cette réunion, la professeure a arrêté son intimidation envers moi; en fait elle a cessé toute communication avec moi.

Quelques semaines plus tard, je me suis fait battre dans la cour d’école par une élève qui n’était même pas dans mes cours. D’ailleurs je ne la connaissais même pas. Elle avait l’air plus âgée que moi et surtout plus grande et forte que moi. Je m'en souviens comme si c’était hier, je marchais toute seule dans la cour d’école pendant la récréation, elle s’est avancée vers moi comme un requin devant sa proie et elle m’a pris par les épaules, elle m’a collé vers le mur de ciment de l’école et elle a cogné violemment ma tête à plusieurs reprises. J’ai perdu connaissance.  

J’ai passé mon année, même si je n’avais pas la note de passage dans deux matières et l’enseignante est partie à la retraite. L’année suivante, j’ai eu la meilleure des professeures; une vraie soie. Elle avait été mise au courant de l’abus que j’avais vécu et elle était tellement douce avec moi. En plus, elle m’offrait du rattrapage pour me mettre à niveau avec les matières dont j’avais de la difficulté. Elle était tellement patiente avec moi...

N.D.L.R. Ce texte est en plusieurs parties. Retrouvez la partie 1 ici. La partie 3 sera publiée dans les jours suivants.