Aujourd’hui est la Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal. Étant moi-même maman, mais surtout, ayant toujours voulu des enfants, cette cause m’a toujours touchée. Malgré tout, j'en connaissais peu sur le sujet jusqu’à tout récemment. Puis, en décembre et en janvier dernier, j’ai encore plus compris. J’ai beaucoup appris. Et, inévitablement, j'ai été sincèrement marquée. Parce qu’une de mes belles amies fait maintenant et malheureusement partie des statistiques du deuil périnatal.

Parce que cette amie a eu la chance d’être la maison de deux amours; d’un petit bébé qui a cessé de se développer trop tôt, et d’un autre coco, son jumeau, qui lui, a décidé de poursuivre sa route seul, jusqu’à 16 semaines, avant de finalement voir le jour. Voir le jour… puis s’apaiser finalement dans les bras de ses parents.

Jamais je n’aurais pu croire qu’une fin aussi terrible se préparait. L’annonce du premier jumeau ayant arrêté de grandir a été un choc à encaisser. C’était le jour de Noël. Je comprenais l’ampleur de la tristesse de mon amie, tout son chagrin, sa culpabilité et ses regrets. D’un autre côté, je m’accrochais au fait qu’un autre bébé, lui, grandissait toujours en elle et semblait en pleine forme.

J’ai accompagné mon amie à travers les hauts et les bas dans les semaines qui ont suivies. Je l’ai souvent rassurée et j'ai souvent dit que la vie faisait bien les choses. Mais un jour, mon amie m’a écrit pour me dire que rien n’allait plus. Qu’elle pensait être sur le point d’accoucher. Et c’est finalement ce qui s’est produit quelques heures plus tard. En quelques minutes, son bébé a donné son premier souffle, et son dernier. Il a pu être aimé, bercé, admiré, baptisé, nommé.

Pour toujours, dans ma tête, mon amie sera trois fois maman. Pour toujours, dans son cœur, mon amie gardera souvenir de ses jumeaux, au chaud, au creux de son ventre. Pour toujours, ils auront une place symbolique et importante au sein de sa famille.

J’aimerais tant dire souvent à mon amie – et à toutes ces femmes et hommes qui passent par là – ô combien elle est forte. Elle est inspirante de se relever, de continuer à tenter le coup pour un bébé arc-en-ciel, d’essayer de vouloir faire confiance à la vie et à son corps une fois de plus.

Que ce soit un bébé en gestation de 7, 16 ou 35 semaines, le trou béant que laisse la perte d’un enfant est immense. Je sais que je n’ai aucun contrôle sur les statistiques du deuil périnatal, mais je sais que je peux faire une différence en y étant conscientisée, en m’informant davantage sur le sujet et en étant là pour soutenir ceux qui passent à travers ce gros nuage, comme mon amie, notamment en écoutant et en laissant parler ces parents affectés par une telle épreuve.

Le 15 octobre a pour but de sensibiliser la société au deuil périnatal, pour que les tabous tombent, pour que les douleurs soient mieux comprises.

Pour moi, c’est aussi une journée pour souligner la résilience et la force des mamans et papas qui ont dû dire adieu à une parcelle d’eux-mêmes.

De tout cœur avec vous.
De tout cœur avec mon amie Joannie. 

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