Un autre calendrier presque terminé. Une année presque complète qui s’est écoulée. Voilà déjà décembre qui se pointe le bout du nez, et mon ventre toujours aussi vide. Chaque mois, cette petite pensée, depuis près de 2 ans maintenant. Et si ça marchait? Quel âge aurait notre grande lorsque la petite frimousse se pointerait le bout du nez?

J‘écoule les saisons remplies de si et de -rait. Trop de fois, j’ai projeté notre famille dans un avenir à 4, me liant le cœur à un futur qui n’en deviendrait pas un, m’empêchant de profiter du présent. Je me suis mis des embûches alors que tous les chemins s’ouvraient devant moi. J’ai limité mes projets, reporté des envies, mis sur pause mon couple – en mode procréation.

Ce soir, il ne m’aura fallu qu’un vulgaire panier virtuel de vêtements… Et les yeux pleins d’eau. 

C’est futile, ce ne sont que des vêtements, mais c’est mon quotidien depuis plusieurs mois : j’ai laissé de côté des achats en me disant que peut-être que, que si, oui mais peut-être… que je porterais une autre grandeur dans quelques mois, que cela ne valait pas la peine d’acheter du linge si finalement je tombais enceinte, que j’aurais besoin de linge de maternité à la place…

Quand est-ce que j’ai arrêté de vivre le moment présent? Quand est-ce que j’ai commencé à vivre dans cet univers rempli d’incertitudes et à m’y complaire, sans chercher à mieux savourer les minutes qui disparaissent et ne reviendront jamais?

Certains vivent dans le passé. Moi je vis trop dans l'avenir. 

Chaque mois, ces quelques jours d’amertume, l’utérus qui pleure et tout mon corps qui se décourage. Une frustration qui se ressent à la maison avec la petite famille. Au lieu de coller ma fille dans mes bras et de juste… être. Être présente. Être heureuse. Être à l’écoute.

Pour la nouvelle année, je me souhaite moins de calendrier, et plus de doux moments. Moins de déceptions le jour rouge, plus de réconfort et de reconnaissance envers ce que j’ai. 

Certains diront que c'est la vie qui est faite ainsi. Qu’on ne peut rien faire contre.

Alors, je me laisserai bercer par la vie. Et j’oublierai ces tests d’ovulation dans le fond de mon armoire. La fin du mode procréation, du mode automatique, des déceptions. 

Parce que le bonheur, il fait dodo à quelques mètres de moi. Et ma petite famille… je l’ai déjà.