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Ma petite histoire d’infertilité: un jour on sera une famille
Crédit: Daiga Ellaby/Unsplash

Ce texte est le dernier d’une série de trois. Nous vous invitons à lire la première et la deuxième partie avant celle-ci.

Le 30 décembre 2020. Le jour J. Mon conjoint s’est présenté en matinée à la clinique pour fournir un échantillon de sperme. Je m’y suis aussi rendue quelques heures plus tard. On m’avait dit d’avoir la vessie pleine pour faciliter le procédé. J’ai bu de l’eau. Beaucoup d’eau. Malheureusement pour moi, cette journée-là, il y avait du retard à la clinique (ça ne m’était jamais arrivé). J’ai donc patienté environ 25 minutes dans la salle d’attente. On m’a ensuite installée dans une salle d’examen. Couchée sur la table, nue du bas, recouverte d’un petit drap de papier, attendant 20 minutes avec l’une de ses envies de pipi du pas possible. C’était long, très long. Sans parler de l’angoisse due au processus d’insémination lui-même.

Le médecin arrive finalement. Je vous dirais que je n’ai pas eu le temps de dire grand-chose, ça se voyait qu’il rushait, car il semblait pressé. Il me montre une petite fiole (de sperme) et me demande de lire les noms. J’y vois le mien et celui de mon conjoint. Il me dit, avec un ton humoristique : « on veut être sûr que je le fasse avec la bonne personne, hein ? » Il essaie de détendre l’atmosphère, c’est correct. Je lui souris, un peu. Il procède ensuite à l’insémination. Je vous épargne les détails techniques, mais ça dure un gros maximum d’une minute. Il me demande ensuite de rester allongée pendant 10 minutes. Je vous rappelle que j’ai toujours vraiment envie, ces 10 minutes à regarder le plafond me semblent donc durer des heures. 

Il s’en passe des choses dans ma tête en 10 minutes. Je me rends compte à quel point avec une insémination on est loin, très loin, de la magie du moment de concevoir un enfant naturellement. Je m’imaginais mon peut-être futur enfant me demander un jour comment il a été conçu… Vous voyez le portrait. Ça frôle l’absurde. Je me consolais en me disant qu’il ne pourra jamais prétendre ne pas avoir été désiré.  Après une longue réflexion avec mon moi intérieur et quelques dessins sur les tuiles du plafond pour passer le temps, le 10 minutes s’est enfin écoulé. J’ai pris mes cliques et mes claques et j’ai couru jusqu’à la salle de bain.

Ça aura été un processus rempli d’émotions pour mon conjoint et moi. Ça en a toutefois valu la peine, parce qu’après seulement une insémination, je peux enfin dire que je suis enceinte. Notre petite famille s’agrandira finalement en septembre 2021. 

 

Cette série traite d’infertilité et de tout ce que ça peut entrainer. Il est important de partager ces histoires qui sont beaucoup plus fréquentes que l’on ne le pense. Si vous avez une histoire que vous aimeriez partager n’hésitez pas à nous écrire à info@tplmag.com

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