Ce petit nuage sur lequel elle flotte, mon amie, depuis les premiers battements de cœur de son bébé, m’inspire. La première grossesse. Cette aventure parfois douce, parfois salée, dans laquelle on se laisse porter en suivant la vague. La première grossesse, celle où on a pratiquement le temps de tout faire; de se regarder le nombril sortir, de s'huiler le corps en entier et de s’imaginer comment ça va se passer.

Comment ça va se passer? Pas toujours comme on se l’imagine. J’avais en tête, moi aussi, cet idéal de la maternité auquel chaque première maman rêvasse en faisant ses exercices de Kegel pré-accouchement. Je trouve ça beau et ça me manque, cette belle naïveté empreinte d’amour et de douceur. Mais parfois, quand on croit trop longtemps au père Noël, le clash peut fesser.

À ma première grossesse, je devais prendre seulement quelques semaines de congé de maternité. Étant en affaires, la situation ne me permettait pas davantage. J’avais donc prévu de travailler pendant les siestes de bébé et le soir. Évidemment, je pensais que j’aurais amplement le temps de mettre mes dossiers à jour à partir de 19h. Le fameux 2e shift, que ma mère appelle. Et puis, j’avais de l’aide; une fois par semaine, pour le lavage et un peu de ménage. Alors, pourquoi n'y suis-je pas arrivée? La charge mentale, ce n’est pas si pesant que ça, n'est-ce pas? En tout cas, c'est ce que plusieurs disent...

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Allaiter mes enfants a été la plus belle expérience de ma vie. Une fois que le phénomène s’est bien enclenché, nourrir un bébé au sein est habituellement une chose simple. Ou du moins, ça peut l'être pour certaines. Chez nous, c'était une tétée en 10 minutes aux 4 heures en prenant un petit bain de soleil. Tout ça pendant que papa s’affaire au BBQ. Oui, ça arrive et c’est magique. Alors, pourquoi ne suis-je pas arrivée à le faire au-delà de ses 6 mois?

Réponse courte: parce qu’à un certain moment donné, le corps, le mental, la santé et le couple, tout peut partir en vrille.

J’avais prévu aussi de garder mon enfant le plus longtemps possible à la maison.  Quand est venu le temps du CPE à l’âge de 2 ans, mon enfant a perdu les pédales. Un monde inconnu, aucun point de repères, de grands groupes; bref, une jungle (dans sa tête). Elle et moi, on a beaucoup pleuré. Pourquoi mon enfant a-t-il montré une telle résistance aux changements? Probablement parce que c’est un enfant et que tout n’est pas toujours facile.

Ce que j’ai compris en descendant de mon nuage rose, c’est que tout est temporaire. On doit saisir les moments de bonheur et sachez qu'il y en a! Chaque fois que j'étais confrontée à une décision, j’ai fait des choix avec le bagage que j’avais à ce moment-là. Aujourd'hui, je ne regrette aucunement mes « j’avais pourtant prévu que » parce qu’en ayant fait de mon mieux, je n’ai rien à regretter.