«Le 7 juillet 2022 à 15h07, tu es parti. Calmement, sans faire de bruit, ton cœur a cessé de battre. Ton cœur s’est endormi en même temps que le mien explosait. Toi, si silencieux, et moi si bruyante. Couchée à tes côtés, jusqu’au bout, j’ai pleuré, hurlé même. J’ai crié ma peine, mon désarroi, ma peur et surtout mon amour pour toi. »

Partie 3: Le départ

Autrice: Geneviève Boissonneault

Le 7 juillet 2022 à 15h07, tu es parti. Calmement, sans faire de bruit, ton cœur a cessé de battre. Ton cœur s’est endormi en même temps que le mien explosait. Toi, si silencieux, et moi si bruyante. Couchée à tes côtés, jusqu’au bout, j’ai pleuré, hurlé même. J’ai crié ma peine, mon désarroi, ma peur et surtout mon amour pour toi. C’est presque tout ce qui restait, à la suite de ton départ; mon amour pour toi. Mes souvenirs et mon amour que je garde précieusement, en moi.  

On le savait très (trop) bien que ce moment arriverait. On le redoutait, on l’espérait dans plus longtemps que ça. On s’y préparait, comme on peut se préparer à ce genre de moment. On a fait notre possible en tout cas. La naïveté (ou le déni?) m’a fait croire que la douleur et le choc seraient quelque peu adoucis, car on se «préparait» à ton départ depuis 6 mois.

Spoiler alert; pas du tout.

Tous les petits deuils qu’on a vécus au quotidien depuis 6 mois, toutes les discussions, les pleurs, les plans, ça n’a rien changé. J’ai mal en criss. Tu m’as fait vivre le plus bel amour de ma vie et aussi, malgré toi, la plus grande douleur de toute.

Et au-delà de la peine et de la peur, c’est la solitude qui me pèse le plus. Je n’ai jamais été aussi bien entourée de ma vie et malgré tout, le vide en moi prend beaucoup de place. Le vide prend en fait ta place à toi. J’ai encore tellement d’espace en moi pour tes caresses, tes mots d’amour, nos insides et nos fous rires, nos discussions, nos projets. Tu me manques, notre vie me manque. Même nos petites disputes me manquent. Elles paraissent tellement insignifiantes maintenant. Il me semble avoir lu ce genre de phrases des tonnes de fois, mais je dois les écrire à mon tour. J’ai envie que tu me prennes dans tes bras et que tu me dises que tout ira bien. J’ai envie de t’entendre dire que tu m’aimes, que tu as confiance en moi, que je suis forte et que je vais y arriver. Les autres me le disent, mais je voudrais que ces mots viennent toi. Pour dire vrai, tu me les as dits ces mots avant de partir. Mais je veux les entendre encore et encore.

Je parle du vide en moi, mais ce vide tu l’as laissé chez toutes les personnes qui t’ont aimé. Petit Poulet, ta famille et la mienne aussi, ta gang de chums, tes collègues. On savait tous que tu partirais, mais je ne pense pas qu’on s’attendait à un vide aussi immense.

On a manqué de temps mon amour. Ce texte, c’est un peu comme mon deuxième au revoir. Malgré la peine et la douleur, écrire ce texte pour toi me fait du bien. En écrivant ces lignes, c’est un peu comme si, finalement, tu étais vraiment à côté de moi, tout près, et que tu me disais justement que tout ira bien. Et je te crois. Pas parce que tu as (presque) toujours raison, mais parce que je le ressens. Tu mets sur mon chemin des personnes avec un grand cœur, qui m’aident à réparer le mien. Qui m’aiment, qui me font rire, qui me font sentir vivante et libre. Des personnes patientes, présentes, bienveillantes et à l’écoute. Des belles personnes qui sont tout ce dont j’ai besoin pour guérir, tranquillement, un jour à la fois.

Tu es parti, moi je reste. Mais ne t’inquiète pas. Un jour, ça ira mieux. Et sache que je ne regrette rien. Je te swiperais encore à droite mon loup, malgré tout. Je t’aime mon bel amour.

Au revoir